Tunisie: Kaïs Saïed réitère son refus de toute forme d’ingérence dans les affaires internes de son pays
- Selon un communiqué de la Présidence de la République, à l’issue de la réunion entre le chef de l’État et son ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, quelques jours après la dissolution du Parlement
Tunisia
AA/Tunis
Le président tunisien Kaïs Saïed a réitéré, mardi, son refus de toute forme d’ingérence dans les affaires internes de son pays.
La Présidence de la République tunisienne a indiqué, dans un communiqué succinct, que Saïed a reçu en audience le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi.
Saïed a souligné à cette occasion « la nécessité de renforcer les relations avec les pays frères et amis dans le respect mutuel et l’intérêt commun ».
Le chef de l’État a réitéré son refus de toute forme d’ingérence dans les affaires internes de la Tunisie, indique le communiqué de la Présidence.
La France a exprimé mardi sa préoccupation s’agissant des derniers développements en Tunisie (dissolution du Parlement), et appelé l’ensemble des forces politiques du pays, à s’engager dans un dialogue inclusif, et à éviter toute forme de violence.
La porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, a souligné que Paris « souhaite le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions, pour pouvoir répondre à l’urgence économique et sociale ».
Lundi, la Turquie avait déclaré que « la dissolution du Parlement élu en Tunisie est un coup porté à la volonté du peuple tunisien ».
De son côté, Washington s’est dit jeudi dernier « profondément préoccupé » par la décision unilatérale du président Saïed, de dissoudre le Parlement, soulignant que tout processus de réforme politique dans le pays devrait être inclusif et entrepris en coordination avec les différents partis politiques.
Mercredi dernier, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d’une plénière virtuelle, un projet de loi abrogeant les mesures d’exception décidées par Saïed, le 25 juillet dernier. À cette date, le chef de l’État tunisien, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature.
Quelques heures après la tenue de la plénière en ligne de l’ARP, le locataire de Carthage a annoncé dans une allocution télévisée, la dissolution du Parlement « pour préserver l'État et ses institutions », qualifiant la plénière virtuelle et ses décisions de « tentative de coup d'État ratée ».
La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011.
Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'Etat « d'un péril imminent », mettant l'accent sur la préservation des droits et des libertés.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail