AA / Tunisie / Yosra Ouanes

Les membres de la Campagne tunisienne pour le boycott académique et culturel d'Israël ont annoncé mardi une série d’activités visant principalement à lutter contre toute activité soupçonnée de liens avec les institutions israéliennes.

La conférence de presse a eu lieu mardi au siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, la plus grande organisation syndicale du pays), à Tunis, en commémoration du premier anniversaire du lancement de la campagne.

"Le programme pour cette année sera principalement axé sur la poursuite de certaines des institutions internationales présentes en Tunisie qui collaborent avec les institutions sionistes. Il est également prévu d’organiser un festival du cinéma palestinien", a déclaré Habib Belhadi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits des Palestiniens, sans toutefois mentionner ces institutions.

Une demande a, par ailleurs, été déposée auprès des autorités pour conférer à la campagne un statut d’association, a ajouté Belhadi, annonçant les étapes et l’approche à venir. Au programme, une coordination et des collaborations avec les campagnes de boycott culturel et académique d’Israël dans tous les pays arabes. Des actions de protestation qui seraient basées sur des enquêtes approfondies sont également prévus.

"Cette campagne a été lancée le 14 janvier 2018, à la suite d'un appel de quelque 140 universitaires, artistes, journalistes et activistes des droits de l'homme en Tunisie à boycotter toutes les activités culturelles et universitaires israéliennes dans le pays", a déclaré Ahmed Abbas, coordinateur général de la campagne.

La campagne, a-t-il souligné, s'inscrit dans le prolongement de la campagne mondiale, Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

Cette campagne mondiale a été lancée en 2005 avec un appel de la société civile palestinienne. Depuis de nombreux associations et pays à travers le monde y ont adhéré.

Selon un document distribué aux journalistes lors de la conférence de presse, "l’UGTT a rejoint la campagne mondiale le 15 mai dernier".

En août, la Campagne tunisienne pour le boycott académique et culturel d'Israël et l'UGTT ont organisé une action de sensibilisation nationale qui a contraint la compagnie de transport israélienne Zim à interrompre ses activités en Tunisie, ajoute le même document.

Selon les organisateurs, cette campagne a condamné, à la mi-novembre, l'annonce de la création d'une branche tunisienne de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), une organisation française connue pour son soutien à Israël. La mobilisation populaire contre cette antenne tunisienne de la LICRA a conduit à sa dissolution.