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Tunisie : lancement d'un projet commun avec la BAD pour restaurer les forêts et revitaliser l'économie rurale

- Le projet structurant d'un montant de 23,72 millions de dollars s’inscrit dans la stratégie nationale de développement durable et l'engagement climatique du pays

Mourad Belhaj  | 26.04.2025 - Mıse À Jour : 26.04.2025
Tunisie : lancement d'un projet commun avec la BAD pour restaurer les forêts et revitaliser l'économie rurale

Tunisia

AA / Tunis / M. Belhaj

La Tunisie et le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ont officiellement lancé, le 23 avril, à Tunis, un projet ambitieux visant à renforcer la résilience climatique et à revitaliser les écosystèmes ruraux fragilisés.

Baptisé Projet de promotion de l’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dégradés (PARFD), ce programme s’inscrit dans la stratégie nationale de développement durable et l'engagement climatique du pays.

La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence de Malinne Blomberg, directrice générale adjointe et cheffe du bureau de la Banque africaine de développement en Tunisie ; Haykel Hochlef, chef de cabinet du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche ; Mohamed Naoufel Ben Haha, directeur général des Forêts au sein du même ministère ; et Bedhief Sahbi, coordonnateur du PARFD.


** Un financement tripartite pour une ambition écologique

Le PARFD bénéficie d’un financement global de 23,72 millions de dollars américains, soit plus de 73 millions de dinars tunisiens. La Banque africaine de développement contribue à hauteur de 17 millions de dollars via le Fonds stratégique pour le climat. Le gouvernement tunisien complète ce financement avec 6,06 millions de dollars, tandis que les bénéficiaires locaux apportent une contribution de 660 000 dollars.

Ce projet s'aligne étroitement sur les priorités nationales, notamment la Stratégie tunisienne de développement durable à l’horizon 2030 et l’objectif de réduire de 45 % l’intensité carbone d’ici à 2030.


** Promouvoir un développement durable dans les régions rurales

Le projet prévoit la restauration ou la stabilisation de 33 200 hectares par des pratiques de foresterie et d'agroforesterie. De plus, 2 450 hectares de terrains privés seront valorisés à travers des sous-projets agroforestiers, forestiers, ou dédiés aux plantes aromatiques et médicinales.

"Ce projet incarne une avancée majeure dans les efforts de la Tunisie pour relever les défis complexes posés par le changement climatique et pour promouvoir un développement durable dans nos régions rurales", a déclaré Mohamed Naoufel Ben Haha, directeur général des Forêts au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

Le PARFD permettra également de valoriser les terres privées dégradées en périphérie des forêts domaniales grâce à des partenariats innovants entre l’État et les agriculteurs, combinant restauration écologique et développement économique.


** Gestion des ressources naturelles et création d'emplois

Une partie essentielle du projet concerne la formation de 42 000 personnes aux pratiques durables. L’objectif est de promouvoir des modes de gestion des ressources naturelles respectueux de l'environnement tout en créant des opportunités économiques locales.

"Ce projet répond aux besoins urgents liés à la protection des ressources naturelles en adoptant une approche intégrée fondée sur les chaînes de valeur", a souligné Malinne Blomberg, directrice générale adjointe du Groupe de la Banque pour l’Afrique du Nord et cheffe du bureau pays pour la Tunisie.

Grâce à cette approche, le PARFD vise à générer près de 4 500 emplois verts, principalement dans les gouvernorats de Béja, Siliana et Bizerte.


** Amélioration de l’empreinte carbone de la Tunisie

Le projet ambitionne de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec une séquestration de carbone estimée à 32 millions de tonnes sur 25 ans. En intégrant des pratiques agroforestières, forestières durables et le développement de chaînes de valeur agricoles, il participera directement à l’amélioration de l’empreinte carbone de la Tunisie.

"Il vise non seulement la restauration écologique, mais aussi la création de richesses économiques et sociales durables pour les communautés rurales", a ajouté Malinne Blomberg.

En stimulant la création de chaînes de valeur autour de cultures à haute valeur ajoutée, le projet permettra non seulement de renforcer la sécurité alimentaire mais aussi d’améliorer les conditions de vie des ménages ruraux tout en consolidant la résilience face aux effets du changement climatique.

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