Tunisie: le Parlement condamne l’agression d'Abir Moussi
- Il a également dénoncé la perturbation de ses travaux par le bloc du Parti Destourien Libre (PDL) et sa présidente
Ankara
AA / Yamna Selmi
Le parlement tunisien a condamné, lundi, l’agression de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, par les deux députés, Sahbi Smara (indépendant) et Seif El-Din Makhlouf (Coalition Al-Karama), dénonçant également l'obstruction systématique des travaux de l’hémicycle par le bloc PDL.
"Le bureau de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), dénonce à l’issue de sa réunion extraordinaire tenue, lundi, les incidents survenus lors de la session plénière du 30 juin, et le comportement honteux qui a affecté le prestige de l'institution législative et la réputation des élus", peut-on lire dans le communiqué de l’ARP relayé par l’Agence Anadolu.
Le Parlement a également renouvelé son appel aux députés à "préserver l’institution constitutionnelle, l'éloigner de tout ce qui nuit à sa réputation, ternit son image et sape la confiance des électeurs en elle".
Le Parlement a condamné l’agression perpétrée par les députés Sahbi Smara (indépendant) et Seif El-Din Makhlouf (Coalition Al-Karama / 18 sièges), contre Abir Moussi, renouvelant son refus absolu de recourir à la violence, et soulignant que le comportement des deux députés est "individuel, inacceptable et irresponsable" et qu’il va à "l’encontre des lois votées et promulguées par le Parlement, qui criminalisent toutes les formes de violence, notamment envers les femmes".
Le bureau du Parlement a décidé, selon le communiqué, "d'infliger la sanction maximale, que le système interne autorise, aux députés concernés, tout en appelant toutes les parties au respect mutuel et à la coopération pour le bien de l'institution et du pays".
Députée tunisienne depuis 2019, Abir Moussi s'exprimait lors d'une séance plénière au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), mercredi 30 juin, lorsqu'un autre député s'est levé de son siège pour la frapper. Son agresseur est Sahbi Smara, un ancien membre du parti islamiste Al-Karama, aujourd'hui indépendant.
Il est à rappeler qu’une vidéo, massivement partagée sur les réseaux sociaux, témoigne de l’agression de Moussi au sein même du parlement.
Au moment de l'agression, la présidente du PDL, formulait son opposition à un accord financier entre la Tunisie et le Qatar, lorsque Sahbi Smara (indépendant et ex-élu de la Coalition Al-Karama) s'en est pris à elle. D’autres députés sont intervenus, afin de la protéger et de mettre fin à l'altercation.
Le bureau de l’ARP a, par la même occasion, dénoncé "dans les termes les plus forts, la perturbation systématique et préméditée du bon fonctionnement des travaux de l’institution législative dans ses différentes structures, dont ceux de la session plénière par le bloc du PDL (16 sièges / 217) et sa présidente".
Le Parlement tunisien a été contraint, mardi, de déplacer ses sessions de son siège principal à son siège secondaire. Cette décision a été prise en raison du sit-in d'Abir Moussi et des députés de son bloc dans la salle plénière du Parlement, pour protester contre un accord entre la Tunisie et le Qatar.
Abir Moussi a exprimé à plusieurs reprises son rejet de la révolution populaire de 2011, qui a renversé le président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Des députés accusent Abir Moussi d'œuvrer à fausser et à perturber le travail du parlement, par des sit-in et des accusations sans fondement.
*Traduit de l’arabe par Wejden Jlassi
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