Tunisie : Les JCC décernent leurs prestigieux Tanits
- La cérémonie de clôture de la 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage s'est déroulée ce 21 décembre, célébrant les pépites du cinéma tunisien, arabe et africain.
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AA / Tunis / Hend Abdessamad
C'est une semaine cinématographique qui s'achève. Le rideau est tombé ce samedi 21 décembre 2024 sur une semaine de cinéma intense, avec la cérémonie de clôture des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) récompensant les films les plus remarquables aux yeux des jurys, qu’il s’agisse de longs-métrages, de courts-métrages ou de documentaires.
Le prestigieux Tanit d’or de la compétition officielle des longs-métrages de fiction a été décerné à "Les enfants rouges", réalisé par Lotfi Achour (Tunisie), un film qui a su captiver le jury par la profondeur de son histoire et sa maîtrise artistique. Le Tanit d’argent a récompensé "Vers un monde inconnu" de Mahdi Fleifel (Palestine), tandis que le Tanit de bronze est allé à "Demba" de Mamadou Dia (Sénégal).
Dans les distinctions individuelles, l'actrice syrienne Sulaf Fawakherji a brillé en remportant le prix de la meilleure actrice pour son interprétation puissante dans le film "Salma" (Syrie), et Sami Leshâa s’est vu attribuer le prix du meilleur acteur pour son rôle dans "La disparition" (Algérie). Le prix du meilleur scénario a été décerné à Bode Osiami pour son récit poignant "L'homme est mort" (Nigeria).
Côté technique, Camille Toupkis a été honorée pour le montage du film "Aïcha" du cinéaste tunisien Mehdi M.Barsaoui, et Mostafa El Kashif a reçu le prix de la meilleure photographie pour "Le village voisin du paradis" (Somalie), une œuvre visuellement saisissante. La musique originale de "Arza" (Liban), composée par l'acteur-compositeur égyptien Hani Adel, a également été récompensée.
Enfin, le prix de la première œuvre "Tahar Cheriaa" (TV5 Monde) a mis à l’honneur "Hanami" de Dennis Fernandez (Cap-Vert), et une mention spéciale du jury a été accordée au film égyptien "À la recherche d'une sortie pour Monsieur Rambo", réalisé par Khaled Mansour.
Dans la compétition officielle des courts-métrages de fiction, le prestigieux Tanit d’or a été attribué à "Ensuite, rien ne se passera", réalisé par Ibrahim Omar (Soudan), une œuvre qui a su captiver le jury par son intensité narrative et sa profondeur. Le Tanit d’argent a récompensé "Plus douce que la terre" de Sherif El Bendary (Égypte), un film empreint de sensibilité et de poésie. Enfin, "Sur le fil", réalisé par Sahar Alashi (Tunisie), a décroché le Tanit de bronze.
- Les Documentaires : la section des émotions brutes
La compétition officielle des longs-métrages documentaires a mis à l’honneur des regards puissants et engagés sur le monde. Le Tanit d’or a été attribué à "Le film est un acte de résistance" de Kamal Aljafari (Palestine), une œuvre magistrale mêlant poésie et politique, qui redéfinit l’acte de filmer comme une forme de lutte. Le Tanit d’argent a récompensé "Tongo SAA, rising up at night" de Nelson Makengo (République démocratique du Congo), un documentaire captivant par son esthétique audacieuse et son récit vibrant d’humanité.
En Tunisie, "Matula" d’Abdallah Yahya a décroché le Tanit de bronze grâce à son approche subtile et émouvante. Une mention spéciale a également été décernée à "NDar Saga Waalo" d’Ousmane William Mbaye (Sénégal), célébrant une exploration sensible et inspirante des mémoires et des identités.
Pour faire valoir des récits saisissants et profondément humains, la compétition officielle des courts-métrages documentaires a attribué le Tanit d’or à "Les derniers jours avec Elian" de Mehdi Alhajri (Tunisie), une œuvre bouleversante qui capte avec une grande sensibilité les ultimes instants d’un chapitre de vie. Le Tanit d’argent a récompensé Fariha de Badr Youssef (Yémen), un documentaire touchant qui éclaire des réalités souvent méconnues. Enfin, le Tanit de bronze a été attribué à "Le voyage de Bahati dans l’éducation sexuelle" de Saitabao Kaiyari (Kenya), un documentaire audacieux abordant avec délicatesse un sujet tabou.
- Compétition nationale : célébration du cinéma tunisien
Le jury de la compétition nationale des JCC a récompensé trois œuvres marquantes : le prix du meilleur court métrage a été attribué à "Le Sentier de Aïcha" de Selma Hobbi, le prix du meilleur long métrage documentaire a honoré "Couleur du phosphate" de Ridha Tlili, et enfin, le prestigieux prix du meilleur film a été décerné à "Qantra" (Pont), réalisé par Walid Mattar, avec Mohamed Amine Hamzaoui.
Le prix du public est sans doute l'une des distinctions les plus convoitées et difficiles à décrocher, reflétant non seulement la qualité du film, mais aussi la manière dont il touche profondément tout le monde, cinéphiles et simples spectateurs. Dans la catégorie du court-métrage de fiction, "Dans la salle d'attente" de Moatasem Taha (Palestine) a captivé un public sensible à la profondeur émotionnelle du film. Pour les longs-métrages de fiction "Salma" de Joud Saïd (Syrie) et "Les enfants rouges" de Lotfi Achour (Tunisie), ex-æquo, ont séduit par leur narration poignante. Le prix du meilleur film pour le cinéma émergent a été attribué à "La malédiction" de Bouthayna Aloulou (Tunisie).
Les JCC ont également rendu hommage au grand acteur tunisien Fethi Haddaoui, disparu le 12 décembre courant.