Tunisie: l'UE attend des données officielles sur les raisons de l'arrestation de Ghannouchi
-Selon le porte-parole de l'Union européenne pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (région MENA) , Luis Miguel Bueno
Tunisia
AA / Tunis / Yosra Ouannes
L'Union européenne a fait savoir, mardi, qu'elle attendait la publication de données officielles sur les raisons de l'arrestation du chef du mouvement "Ennahdha", Rached Ghannouchi, par les autorités tunisiennes.
C'est ce qui ressort d'une déclaration du porte-parole de l'Union européenne pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Luis Miguel Bueno, publiée sur le site officiel de l'UE.
"Nous attendons la publication de données officielles sur les raisons de l'arrestation de Ghannouchi, et nous rappelons la nécessité de respecter les droits de la défense et de garantir le droit à un procès équitable", a-t-il déclaré.
Il a mis l'accent sur "la nécessité de respecter le principe du pluralisme politique, soulignant que ces principes sont un pilier fondamental de toutes les démocraties, ainsi que la base du partenariat entre la Tunisie et l'Union européenne".
Le responsable européen a souligné qu'ils "suivaient avec inquiétude les récents développements en Tunisie, après l'arrestation de Ghannouchi et la fermeture du siège du mouvement dans la capitale, Tunis", considérant que "cela s'ajoute à la récente vague d'arrestations de militants de divers groupes d'opposition.
Lundi soir, Ennahdha a annoncé qu'"une unité sécuritaire a perquisitionné la maison de son président, Rached Ghannouchi, et l'a emmené vers une destination inconnue sans respecter les procédures légales les plus élémentaires".
Depuis le 11 février dernier, les autorités tunisiennes ont mené une campagne d'arrestations qui comprenait des dirigeants de partis, deux juges, un homme d'affaires, un avocat et un militant.
Le président tunisien Kais Saïed nie que ces arrestations soient politiques et accuse certaines des personnes arrêtées de "conspiration contre la sécurité de l'Etat". D'autres sont accusés d'être à l'origine des crises liées à la flambée des prix et à la pénurie de certains produits.
Saïed a insisté à plusieurs reprises sur l'indépendance des autorités judiciaires, mais l'opposition l'accuse d'utiliser la justice pour poursuivre ceux qui rejettent les mesures d'exception qu'il avait prises le 25 juillet 2021, ce qui a déclenché une crise politique aiguë.
*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi
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