Tunisie: reprise du procès de plusieurs personnalités accusées de complot contre l'Etat
- Les contrôles policiers ont été renforcés à l'entrée du Tribunal de première instance de Tunis, où des dizaines de personnes ont manifesté contre le procès intenté à une quarantaine de personnalités accusées de complot contre l'Etat

Tunis
AA / Tunis / Adel Thebti, Majdi Ismail
La deuxième audience du procès d’une quarantaine de personnalités tunisiennes, - dont des figures politiques, des avocats, des militants, des journalistes, des dirigeants de médias, d’anciens hauts responsables sécuritaires -, accusées de complot contre l'Etat s'est ouverte vendredi, en l'absence des accusés en détention qui refusent toute comparution par visioconférence.
Un dispositif sécuritaire imposant a été déployé à l'entrée du Tribunal de première instance de Tunis, a constaté le correspondant d’Anadolu sur place, alors que des dizaines de personnes présentes dans le périmètre du tribunal ont manifesté contre le procès intenté à une quarantaine de personnalités accusées de ‘’complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat’’ et ‘’adhésion à un groupe terroriste.’’
Les manifestants dont des membres de familles des accusés dans ce dossier judiciaire constitué en février 2023, rejettent notamment la décision de la justice de faire comparaitre leur proches par visioconférence, exigeant des audiences publiques.
‘’Audiences publiques... non à un procès à huis-clos’’, ‘’Libertés, libertés... contre la justice aux ordres’’, et ‘’Pas de justice, ni de loi, des gens intègres croupissent en prison’’, sont entre autres les slogans scandés par les manifestants.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le tribunal de première instance de Tunis avait décidé le 4 mars le report de l'audience de l'affaire du complot contre la sûreté de l'Etat au 11 avril 2025 ainsi que le rejet des demandes de libération des prévenus.
Pour exiger de comparaître en présentiel, six accusés, dont le juriste Jaouhar Ben Mbarek et un ancien haut responsable du parti Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, sont en grève de la faim, selon leurs avocats.
Le 2 mai 2024, la chambre d'accusation chargée de l'examen des affaires de terrorisme près la cour d'appel de Tunis avait décidé de déférer 40 accusés dans l’affaire de ‘’complot contre la sûreté de l’Etat’’ devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le tribunal de première instance de Tunis, et de rejeter toutes les demandes de libération.
Parmi les principaux accusés dans cette affaire figurent : Jaouhar Ben Mbarek (membre du Front de salut national), Issam Chebbi (secrétaire général du Parti républicain), Abdelhamid Jelassi (ancien dirigeant du mouvement Ennahda), Ghazi Chaouachi (ancien ministre), Khayam Turki (ancien dirigeant du parti Ettakatol) et Ridha Belhaj (ancien chef du cabinet présidentiel de Béji Caïd Essebsi).
Il est entre autres reproché à un certain nombre de mis en cause d'avoir eu des ‘’contacts suspects’’ avec des diplomates.
Le 14 février 2023, le président tunisien Kaïs Saïed, a accusé certains prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix en Tunisie.
À maintes reprises le dirigeant tunisien a insisté sur l'indépendance du pouvoir judiciaire.
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