AA / Tunis

En Tunisie, les producteurs de dattes vivent une saison difficile et connaissent une baisse de la qualité de leur culture en raison du faible taux de précipitations enregistré cette année.

Le district d'El-Jérid de la province de Tozeur, lieu de culture des dattes fraîches, plus connu sous le nom de "Deglet Nour", occupe une place de choix dans le marché des dattes du pays.

Arif en-Naci, président de l'Union locale des agriculteurs de Tozeur, a indiqué à l'Agence Anadolu qu'à cause de la baisse des prix des dattes, les producteurs ne parviennent plus à couvrir les coûts de production.

''La crise de la production et des ventes de dattes s'est aggravée depuis 2016. Elle s'est davantage empirée ces deux dernières années avec la pandémie de Covid-19", a-t-il dit

Arif en-Naci a affirmé que la Tunisie a exporté 317 millions de dollars en 2016.

"Nos chiffres d'exportation ont commencé à diminuer malgré le fait que la production a augmenté après 2016. Au début, nous pensions que cette baisse était due à la qualité des dattes, mais plus tard, nous avons découvert que cette baisse était causée par des manipulations opérées sur des dattes", a-t-il déclaré.

Malgré toutes les difficultés, une production de plus de 60 000 tonnes de dattes a été faite cette année, dont 45 000 tonnes de "Deglet Nour" et 15 000 tonnes d'autres espèces.

"Les oasis de Tozeur sont l'une des zones de production de dattes les plus importantes du pays. Rien que dans ces oasis, il y a environ deux millions de dattiers", a-t-il révélé.

Salim bin Selam, l'un des producteurs de palmiers de la région, a rappelé que ces paires et lui vivent une saison difficile cette année.

"Nous vivons une mauvaise saison en raison de la sécheresse et du changement climatique. Comme il n'y avait pas assez de précipitations, les dattes n'ont pas pu se développer pleinement, de sorte que la qualité du produit a chuté, a-t-il déclaré. Cette année encore, on voit beaucoup l'araignée de poussière qui endommage les palmiers. C'est un autre facteur affectant la qualité du produit."

Bin Selam a également reconnu avoir rencontré de diverses difficultés de vente.

"Après la production des dattes, il y a aussi un processus de vente. Nous avons demandé une réglementation aux agences gouvernementales compétentes sur cette question, mais malheureusement, rien n'a encore changé. Notre perte du produit augmente de manière exponentielle en raison des pertes de valeur subies pendant le processus de vente", a-t-il affirmé.

Salim Matouk, militant écologiste qui surveille l'impact des changements climatiques sur les oasis de dattes, a souligné que les ventes sur le marché des dattes sont stagnantes et que la qualité des dattes est mauvaise cette année.

"La sécheresse et les faibles précipitations subies dans le pays ont réduit la qualité des dattes. Les agriculteurs rencontrent d'énormes difficultés dans le secteur qui est également affecté par la crise économique générale", a-t-il souligné.

Matouk a ajouté que le gouvernement tunisien a pris des engagements envers les agriculteurs pour améliorer leurs conditions de travail.

"Nous avons reçu la promesse de certains projets visant à faciliter la vente des dattes par les agriculteurs de la région, mais l'instabilité politique nous a également affectés. Malheureusement, le projet qui permettra la vente des dattes produites ici n'a pu être mené à terme. La vente des dattes produites ici est toujours contrôlée depuis la capitale tunisienne", a-t-il insisté.

Selon les données officielles du Centre de production de dattes affilié au ministère tunisien de l'Agriculture, 60 000 agriculteurs sont impliqués dans les différentes étapes de la filière des dattes dans le pays.

Selon les dernières données publiées par le centre, il y a environ 5 millions 500 mille palmiers dattiers à travers le pays.

En Tunisie, dont la production de dattes devrait atteindre environ 370 000 tonnes cette année, la grande majorité de la récolte est exportée vers 85 pays.

* Traduit du turc par Alex Sinhan Bogmis