"Valentin" est aussi Africain
Comme dans les autres contrées du monde, les Africains ont célébré dimanche la fête des amoureux

Abidjan
AA/ Douala-Abidjan-Lomé-Bujumbura/ Josiane Kouagheu-Cyrille Bah-Alphonse Logo-Yvan Rukundo
La Saint-Valentin, fête des amoureux pour le commun des mortels, est une fête qui tire ses origines de l’histoire d’un prêtre romain nommé Valentin qui donnait sa bénédiction aux jeunes pour se marier à une époque où le mariage a été interdit par l’empereur. Démasqué et emprisonné, Valentin, serait tombé amoureux de la fille de son geôlier et lui aurait écrit une lettre signée « ton Valentin », juste avant d’être exécuté.
Partant de l’origine géographique de la légende, il semble peu probable qu’une telle fête puisse un jour s’exporter sur d’autres continents lointains, pourtant, aujourd’hui, c’est chose faite aussi bien en Afrique que dans les contrées les plus reculées de la planète.
En effet la quasi majorité des Africains et particulièrement les jeunes d’entre eux tiennent à fêter la Saint-Valentin comme il se doit, et à s’offrir des cadeaux de circonstance, rapportent les correspondants de Anadolu.
Après les fêtes de fin d’année et les fêtes religieuses, la Saint Valentin est la fête la plus adulée par les Ivoiriens et particulièrement, les habitants de la capitale, affirme le correspondant de Anadolu.
Les Ivoiriens ont plusieurs manières de manifester et d’exprimer leur amour à l’âme sœur, pour dénicher le bon cadeau, ils s'y mettent longtemps à l’avance.
S’apprêtant à cette occasion en or pour faire du bénéfice, les grandes surfaces et autres commerces s’habillent des couleurs de l’amour. Vitrines décorées de cœurs rouges, guirlandes accrochées aux entrées et offres spéciales, tout est mis en oeuvre pour attirer les clients, et principalement les jeunes, plus portés sur de telles fêtes, constate un habitant de la capitale ivoirienne qui déclare que pour sa part il ne croit guère à de telles fêtes qui "ne servent qu’à renflouer les caisses des commerçants".
Si la plupart des jeunes ivoiriens interrogés par Anadolu ont affirmé célébrer la Saint-Valentin, certains de leurs aînés, se sont dit étonnés de voir un tel engouement pour une fête "qui n’a même pas lieu d’être dans la mesure où l’amour se fête tous les jours de l’année et non sur commande", a noté Alicia.
Au Cameroun aussi, la fête de la saint-Valentin s'est ancrée dans la habitudes, rapporte le correspondant d'Anadolu.
En plein cœur du quartier commercial Akwa à Douala, capitale économique du Cameroun, des peluches en forme de coeur, des roses rouges, des parfums, des tableaux romantiques et d'autres objets du même genre sont disposées sur des tables tout au long des petites rues.
Douala s’est, d'ailleurs, habillée, dès samedi, des couleurs de la Saint Valentin. "Pour moi, la Saint valentin est une journée spéciale, une occasion de déclarer son amour", témoigne Nives Bong Kiss, jeune camerounaise d'à peine vingt ans.
Cependant, côté vente, l'engouement n'était point au rendez vous, aussi bien chez es commerces dédiés que chez les marchands de fleurs.
Dimanche matin, au marché de fleurs de Douala, les commerçants attendaient une clientèle qui tardaient à venir, a constaté Anadolu.
« La Saint Valentin est tombée un weekend et du coup, nous n’avons pas de clients. dans d'autres circonstances nous livrons des fleurs aux clients dans des bureaux », explique, déçu, Ghislain Kayou, décorateur-fleuriste.
A Lomé, la capitale togolaise, c'est encore une ambiance de fête qui imprègne les principales artères de la ville. La majorité des vitrines se sont parées à l'occasion des couleurs rouge et blanc de la Saint Valentin.
A Bujumbura, la burundaise, l’ambiance est plutôt sinistre en ce dimanche de la Saint Valentin, rapporte le correspondant de Anadolu ajoutant que "rien dans les rue de Bujumbura, ne laisse deviner une quelconque fête".
" Depuis le matin, je n’ai vu venir aucun client. Quand je propose mes fleurs aux passants, ils détournent la tête, leur souci est de trouver de quoi manger plutôt que de fêter la Saint Valentin", témoigne Jackson Kabura, un fleuriste rencontré vers midi dans le centre ville de Bujumbura. Du côté des salles de Karaoké et de spectacles c'est la même désolation. Personne n'ose s'aventurer tard dans la nuit, explique le propriétaire d'un espace de divertissement dans le centre de Bujumbura.
En attendant des jours meilleurs, les Burundais se contentent de se souhaiter une bonne fête et de prier pour leur pays.