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France : Qui sont les présidents et ministres condamnés par la justice ?

- De l’affaire Fillon, aux condamnations de Nicolas Sarkozy en passant par celle de Jacques Chirac, plusieurs affaires médiatiques ont défrayé la chronique et anéanti les carrières politiques de certaines figures de l’Etat.

Feiza Ben Mohamed  | 08.06.2023 - Mıse À Jour : 08.06.2023
France : Qui sont les présidents et ministres condamnés par la justice ?

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AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

De nombreux hommes politiques français ont été, à un moment de leur carrière politique, rattrapés par la justice, et condamnés, provoquant parfois de véritables séismes politiques.

De l’affaire Fillon, aux condamnations de Nicolas Sarkozy en passant par celle de Jacques Chirac, plusieurs affaires médiatiques ont défrayé la chronique et anéanti les carrières politiques de certaines figures de l’Etat.


- Les anciens présidents

Nicolas Sarkozy est le seul ancien chef de l’Etat à avoir été condamné à de la prison ferme.

Le 30 septembre 2021, il a été condamné à 1 an de prison ferme pour le financement illégal de sa campagne électorale de 2012 mais doit être rejugé pour les mêmes faits, en novembre prochain après avoir interjeté appel de sa condamnation.

Également condamné en appel le 17 mai dernier à 3 ans de prison, dans l’affaire dite « des écoutes » concernant le dossier du financement libyen présumé, de sa campagne électorale, il est également suspecté d’avoir bénéficié d’un financement libyen lors de sa campagne présidentielle de 2007 et pourrait être prochainement renvoyé devant la justice pour ces faits.

Mais Nicolas Sarkozy n’est pas le seul ancien président à avoir été sanctionné par la justice.

Jacques Chirac, décédé en 2019, a été condamné en 2011 à 2 ans de prison avec sursis pour des faits de détournements de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d’intérêts dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.


- Les anciens Premiers ministres

François Fillon est sans doute celui dont l’affaire a été la plus retentissante. En plein campagne pour la présidentielle de 2017, sa candidature a été anéantie par l’affaire des emplois fictifs de son épouse, Pénélope.

Condamné à 4 ans de prison, dont 1 ferme, en 2022 pour des faits de détournement de fonds publics, et complicité et recel d’abus de biens sociaux, il s’est pourvu en cassation.

Avant lui, Alain Juppé a écopé de 14 mois de prison avec sursis pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

Edith Cresson, première femme de la Vème République à avoir accédé à Matignon, a été épinglée par la cour de justice européenne pour des faits de favoritisme en 2006 mais a été exemptée de peine.


- Les ministres

La liste des ministres mis en cause par la justice et condamnés par la suite est très longue et continue même de s’allonger année après année.

Bernard Tapie, ancien ministre de la Ville, Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur, François Léotard, ex-ministre de la Défense , Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur ou encore Jérôme Cahuzac, éphémère ministre du Budget, sont autant d’exemples à énumérer.

Mais à l’heure actuelle, plusieurs ministres et anciens ministres restent inquiétés par des procédures toujours en cours et qui pourraient leur coûter cher.

À ce jour, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, reste mise en examen pour des faits de mise en danger de la vie d’autrui concernant sa gestion de la pandémie de Covid-19.

Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, est quant à lui renvoyé devant la CJR (Cour de justice de la République) pour des faits de prise illégale d’intérêts et pourrait donc être jugé prochainement. Il s’est pourvu en cassation contre cette décision.

L’actuel ministre du Travail, Olivier Dussopt, sera jugé en novembre pour des faits de favoritisme pour une affaire datant de 2009.

À noter qu’en 2017, lors de sa première campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait assuré que si un ministre était mis en examen, il devait démissionner et quitter le gouvernement.

Force est de constater que ce principe n’est pas appliqué pour les actuels membres de l’Exécutif empêtrés dans diverses affaires.

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