AA/ Mali/
Trente cinq militaires maliens ont été reconnus coupables de « meurtres et d’assassinats », lors d’une mutinerie militaire et près d’un an après la découverte d’un charnier de corps de soldats près de Bamako, en décembre 2013, à l'issue d'une enquête menée à Paris, ont rapporté, samedi, des medias français, dont RFI qui cite une "source proche du dossier".
« Nous avons 35 militaires inculpés dans les deux affaires. Si pour l’affaire de la mutinerie du 30 septembre 2013, l’instruction se poursuit, sur le dossier de la découverte du charnier (en décembre 2013), le dossier est bouclé », a déclaré une source judiciaire française à Paris, selon le même organe de presse.
Pour la mutinerie, « sept militaires ont été inculpés pour assassinats, meurtre et complicité d’assassinats » et ont été arrêtés, détaille une autre source ayant connaissance du dossier.
Ces sept militaires sont des proches du général Sanogo, ex-capitaine meneur des putschistes auteurs du coup d’Etat d’avril 2012, a ajouté la même source.
En septembre 2013, une mutinerie militaire avait eu lieu à Kati, ville-garnison à 15 km de Bamako, contre le général Amadou Sanogo, alors chef d’une junte qui avait renversé en mars 2012 le président Amadou Toumani Touré.
Les soldats révoltés reprochaient au général Sanogo la précarité de leur condition, l’accusant d’immobilisme.
Plusieurs militaires accusés d’être proches des révoltés ou d’avoir participé au soulèvement ont été portés disparus quelques heures après cette révolte. Leurs corps mutilés seront retrouvés par la suite à Kati, le fief de la junte.
Des tests ADN réalisés en France ont révélé l’identité de ces personnes décédées dont le colonel Youssouf Traoré, un membre influent de la junte avant de rompre avec M. Sanogo.
Dans le dossier du charnier contenant 21 corps de militaires, découvert en décembre 2013 près de Kati, 28 autres militaires maliens ont déjà été inculpés de « meurtre, assassinats et complicité d’assassinats », note le même organe de presse.
Ces corps de 21 militaires sont très seraient ceux de soldats surnommés « Bérets rouges » opposés au putsch de mars 2012.
Le général Sanogo figure parmi les 28 personnes inculpées et arrêtées dans ce dossier.
Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a précipité la chute du nord malien aux mains de groupes armés, incluant des rebelles touareg et des jihadistes.
Après avoir occupé une bonne partie du territoire du nord, ces derniers en ont été chassés par une opération militaire internationale chapeautée par la France, encore en cours.