Économie, Mode de Vie, Archive, Archive, Afrique

La baisse du prix du loyer au Sénégal a démarré

Malgré la résistance des propriétaires

04.02.2014 - Mıse À Jour : 04.02.2014
La  baisse du prix du loyer au Sénégal a démarré

AA - Dakar /Babakr Dione

 La récente décision du gouvernement sénégalais de baisser le prix du loyer, afin de permettre un meilleur accès au logement et freiner l’envolée des prix, est devenue effective depuis début  février.

Les populations bénéficiaires ont, d’ores et déjà, commencé l’application de la décision. Les nouveaux tarifs seront révisés à la baisse, selon le journal officiel, de 29% sur les loyers inférieurs à 150 000 francs (306 dollars); 14% sur les loyers compris entre 150 000 francs CFA et 500 000 francs CFA  (1020 dollars) et 4% sur les loyers supérieurs à 500 000 francs CFA.

 « J’ai payé 71 000 Fcfa (144 dollars) à l’agence immobilière qui gère notre immeuble. Auparavant, je payais 100 000Fcfa (204 dollars). La mesure est donc effective », a déclaré Abdoulaye Faye, un jeune cadre sénégalais habitant Sacré-Cœur, un quartier de Dakar.

« La baisse du prix du loyer me soulage un peu. Je dépenserai moins maintenant », ajoute notre  jeune  interlocuteur qui s’est confié au correspondant  de Anadolu à Dakar.

Cependant, certains propriétaires ont décidé de ne pas appliquer la mesure. Maguette Lô, une propriétaire préfère rompre tous les contrats de location qu’elle avait signés avec ses locataires au lieu d’appliquer la mesure. « Je ne peux pas appliquer la mesure. L’Etat  ne  sait pas comment nous avons fait pour construire nos maisons. Le gouvernement ne doit pas nous imposer une baisse des prix des loyers. Si l’Etat veut baisser le loyer, il n’a qu’à construire des logements sociaux pour les populations», s’indigne-t-elle.

« Si nous fermons nos maisons, toutes ces familles vont se retrouver dans la rue », menace Abdoulaye Camara, un propriétaire qui habite Dakar.

« Le gouvernement peut nous pousser à réduire les prix, mais cela risque de mettre les agences immobilières en difficulté. Des milliers d’emplois sont menacés. Et plus, beaucoup de promoteurs ont décidé ne plus construire. Cela va entrainer des spéculations d’ici quelques années à cause de la croissance rapide  de la population dakaroise », avertit Mamadou Ba, un promoteur immobilier.

 Quant à l’application de cette mesure, L’article 3 de cette Loi avertit que « toute violation de la présente loi expose son auteur à des sanctions prévues par la loi N° 81-21 du 25 juin 1981 réprimant la hausse illicite du loyer des locaux à usage d’habitation ».

Le ministre du Commerce, de l’Entreprenariat et du Secteur informel, Aliou Sarr a demandé le 29 janvier dernier à la Police et à la Gendarmerie de veiller à l’application "stricte" de la Loi.

Le porte-parole de la commission nationale de réflexion sur la baisse du loyer a, pour sa part, confié au correspondant de Anadolu : « Les propriétaires ont commencé à appliquer la mesure.  Nous avons des échos favorables. Les propriétaires sont en train d’appliquer la mesure ».

Par ailleurs,  il estime que les propriétaires n’ont d’autres choix. «  Les locataires ont la possibilité de poursuivre en justice les propriétaires qui refusent d’appliquer la mesure. Selon la Loi sénégalaise, ceux qui refusent risquent une peine de prison pouvant aller jusqu’à 6 mois ferme et une amende de 1 500 000F », renchérit-il.

Cependant, à défaut de ne pouvoir refuser l’application la mesure, certains propriétaires n’excluent pas de fermer leurs maisons. Cela pourrait avoir des conséquences drastiques. En effet, 51,6 % de la population dakaroise est locataire, soit environ un million et 700 mille personnes, selon l’Agence nationale de la démographie et de la statistique (Ands).

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın