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Tchad: la gomme arabique, un levier de développement

Avec 30.000 tonnes de gomme en 2013, le Tchad est le 2ème exportateur dans le monde de ce produit, devenu quatrième source de revenu pour le pays après le pétrole, l’élevage et le coton.

01.07.2014 - Mıse À Jour : 01.07.2014
Tchad: la gomme arabique, un levier de développement

AA/ Chari-Baguirmi/ Abdoulaye Adoum

Utilisée dans l’alimentation, le textile, les soins, la construction, la peinture et la photographie entre autres, la gomme arabique est l'un des principaux produits phares du Tchad. Ses revenus représentent, en effet, 7% du PIB et fait vivre bien des villageois. La promotion du secteur est, ainsi, au centre du premier axe du Plan National de Développement 2013-2015, initié par le gouvernement tchadien.

A quelques encablures de Dourbali, sous-préfecture de Massenya, dans la région de Chari-Baguirmi (Nord-est), les gommiers s’étendent à perte de vue, longeant bassins et oasis. Cette culture couvre d’ailleurs une superficie d’environ 700 mille hectares et est concentrée dans les régions  de l’est et de l’ouest : le Lac, le Kanem, le Chari-Baguirmi, le Guéra, le Salamat, le Ouaddaï et le Biltine.

Dans ces contrées, la culture de la gomme arabique est le gagne-pain de nombreux villageois. C’est pourquoi ils y tiennent encore : «les habitants vivent de l’élevage et de l’agriculture, mais c’est la culture de la gomme arabique qui leur garantit une certaine valeur ajoutée. Elle est cultivée pendant plusieurs saisons et est un symbole de la fertilité de nos terres", Adano Mahamat, propriétaire d’un champ de gomme arabique, communément appelée "kitir", au Tchad.

A Dourbali et dans les villages environnants, la quasi-totalité de la population «excelle dans  la culture de la gomme arabique, suivie de celles du mil (céréales secondaires domestiques très cultivées en Afrique) et du sorgho » affirme la même source.

 Admettant l’intérêt qu’il y a à diversifier l’activité agricole, il note tout de même que «dans un champ de mil ou de sorgho, l’on peut se retrouver avec 60 sacs (80kg) lors d’une bonne saison de récolte, tandis que pour le kitir, rares sont ceux qui  atteignent dix sacs ( enetre 90 et 100kg) par année ». Pour les premiers produits il faut compter 20.000 Fcfa (41,64 USD) le sac, tandis que le sac de gomme coûte 100.000 Fcfa (208,21 USD).

La gomme arabique est devenue la quatrième source de revenu du pays après le pétrole, l’élevage et le coton. Les exportations ont atteint 30.000 tonnes en 2013, faisant du Tchad, le deuxième exportateur dans le monde après le Soudan. La production en acacia Séyal (une espèce végétale produisant la gomme arabique) a, quant à elle, été estimée à 234 000 tonnes.

Ces performances ont donc poussé le gouvernement tchadien à axer le premier chapitre du Plan National de Développement (PND) sur la promotion de la culture de la gomme arabique, afin de renforcer la compétitivité de la filière, sur le double plan national et international. Les actions menées sur le terrain consistent de ce fait à appuyer la professionnalisation et l’organisation des acteurs de la filière en les dotant des équipements et matériels nécessaires, puis, à travers des activités de conseil, de formation et de sensibilisation, selon Le Ministre du Commerce et de l’Industrie Abderrahim Bireme Hamid.

L’autorité de tutelle a pour ce faire sollicité l’expertise des structures internationales de référence, dont l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et le Centre du Commerce International (CCI), dans l’objectif de contribuer à une meilleure diffusion des pratiques et standards internationaux, auprès des différents acteurs de la filière. A cette démarche ont également été associées les deux plus performantes structures  exerçant dans le secteur, toujours selon le ministre. 

Une étude réalisée par l’Agence française de développemement (AFD) indique que les performances de la gomme arabique tchadienne sont, en partie, dues à des « conditions pédoclimatiques garantissant le développement des acacias ». Ceci étant, la culture de cette plante prospère dans les zones chaudes.

Les principaux exporatateurs de gomme arabique sont le Soudan, le Tchad, et le Nigeria, alors que ses importateurssont très nombreux de par le monde. La France demeure le principal importateur de ce produit précieux.  

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