AA-Paris-Fatih KARAKAYA

À l’occasion de la Journée mondiale contre l’islamophobie (célébrée le 15 mars sur proposition de l'Organisation de Coopération islamique), plusieurs organisations françaises ont appelé à un rassemblement le 14 mars à Paris pour dénoncer la loi "séparatisme".

Organisée par la "Coordination contre la loi séparatisme" ce rassemblement prévu à Paris a pour but de "sauver notre dignité contre la loi séparatisme et contre l’islamophobie", explique à Anadolu Elias d'Imzalène, membre de la coordination.

"Initiée par un large réseau de personnalités et d’organisations musulmanes, soutenue en France et à l’étranger par des groupes de défense des libertés publiques, notre Coordination s’oppose au projet de loi confortant le respect des principes de la République", poursuit encore Imzalène.

Par ailleurs, il prévient que « cette loi va restreindre la capacité d’agir des personnes musulmanes dans tous les aspects de leur vie sociale ».

Il rappelle que plusieurs dispositifs de cette loi "pose problème" notant, par exemple que "l’élargissement des motifs de dissolution des associations va accroitre l’arbitraire du pouvoir".

Crainte de ciblage des musulmans

En outre, Elias d'Imzalène, également fondateur du site « Islam&Info, craint que le nouveau délit créé pour "lutter contre la haine en ligne" va "entraver les activités des associations antiracistes, tandis que les populations musulmanes pourront impunément faire l’objet d’une couverture médiatique injurieuse".

Selon lui, "le renforcement du contrôle des associations cultuelles et des lieux de culte va là aussi vider de sa substance le principe de liberté religieuse".

D’après, l’appel au rassemblement publié sur les réseaux sociaux, les organisateurs dénoncent la traque de la présence musulmane partout , estimant par ailleurs, que cette loi constitue "un cas unique et dangereux parmi les démocraties occidentales".

"Nous voulons alerter l’opinion tant nationale qu’internationale contre ce texte et les pratiques islamophobes qu’il va venir renforcer avec un rassemblement qui aura lieu à Paris, Place de la République", poursuit encore, Elias d'Imzalène.

Pour rappel, la date du 15 mars est symbolique pour les musulmans du monde. En effet, le 15 mars 2019, un suprémaciste membre bienfaiteur de Générations identitaire, inspiré de thèses islamophobes françaises comme celle du "grand remplacement" , a assassiné 51 musulmans à Christchurch en Nouvelle-Zélande.

Depuis ce massacre, la date du 15 mars est devenue « journée mondiale contre l’islamophobie », suite à la proposition de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI).

La loi "confortant le principes républicains" dite "la loi sur le séparatisme" a été adoptée le 16 février en première lecture à l’Assemblée nationale en France.

A partir du 30 mars, prochain, elle devrait être examinée en séance au Sénat où l’opposition est majoritaire, entend durcir encore plus les dispositions en proposant des amendements.