
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, s'est exprimé dimanche, lors d'un meeting du parti, sur la condamnation de la cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, rappelant qu’elle faisait suite à dix années d’enquête et de procédure. L'ancien Premier ministre organisait dimanche à la Cité du Cinéma, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), son premier grand évènement depuis son élection à la tête du parti présidentiel début décembre, un évènement rattrapé par le rassemblement de soutien convoqué par le RN pour protester contre la condamnation judiciaire de Marine Le Pen.
"Marine Le Pen et le Rassemblement national ont été reconnus coupables après avoir détourné des millions d’euros de nos impôts", a déclaré Attal, relayé par les médias, annonçant que son groupe ne voterait pas la proposition de loi d’Éric Ciotti visant à supprimer la peine d’inéligibilité automatique en cas de condamnation.
"Le Rassemblement national demande de la fermeté pour tous, sauf pour lui. C’est un parti qui considère qu’il faut l’immunité pour personne sauf pour Madame Le Pen. Comment être crédible avec un mineur délinquant si les politiques ne respectent pas les règles", a-t-il ajouté, lors de ce meeting prévu de longue date.
"Tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique", a-t-il lancé devant près de 5000 partisans, en référence à sa formule choc, prononcée le 30 janvier 2024, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, où il s’adressait alors directement aux jeunes délinquants. "Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies. Tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter", avait-il alors déclaré.
Marine Le Pen a réitéré, dimanche au cours d’un rassemblement qui se tenait depuis la Place Vauban, ses accusations visant les magistrats qui l’ont condamnée.
"Il ne s'agit pas d'une décision de justice. Il s'agit d'une décision politique", a-t-elle lancé, pointant "la dimension politique dans le procès" au cours duquel elle affirme avoir été victime d’une "partialité forte"
Le Pen a été condamnée à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, quatre ans de prison dont deux ferme avec bracelet électronique, et 100 000 euros d'amende. La présidente du Rassemblement national et huit eurodéputés sont reconnus coupables de détournement de fonds publics.
Les accusés, dont le procès avait démarré fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN.