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Tunisie : « Souk al-Asr », la brocante des pauvres

Non loin du centre de la capitale Tunis se tient un marché à la fois original et surprenant: la brocante de " Souk el-Asr", vieille de plus d'un siècle et où même les plus modestes disent trouver leur bonheur.

21.02.2015 - Mıse À Jour : 21.02.2015
Tunisie : « Souk al-Asr », la brocante des pauvres

 

AA/ Tunis/ Yousra Ouannes

Il était assis devant un tas d’ustensiles de cuisine et autres bricoles usagés qui peuvent sembler pour certains sans utilité et propres à jeter. Tel n’est pas l’avis de "Am Hsin", un des vendeurs de la brocante de "Souk al-Asr", située non loin du centre de la capitale Tunis.

 Après avoir minutieusement placé sur un bout de tissu étalé par terre les différentes pièces destinées à la vente, Am Hsine commence à crier  "500 millimes la pièce"( moins qu’un demi dollar).

 Vendre des objets usagés est le gagne-pain de Am Hsine, tout autant que nombre d’autres marchands dont certains exercent cette activité depuis plus de 50 ans.

"Souk al-Asr" (ou marché de l’époque) est à l’opposé de ce que son nom signifie: on n’y trouve que du vieux. 

 Ce marché se situe non loin de trois quartiers parmi les plus pauvres de la capitale en l’occurrence el-Mallassine, Essayda et cité Helal.

Misérable en apparence, le marché regorge de pièces qui peuvent s’avérer particulièrement utiles et rares. Des pièces qu’on ne risque pas de trouver ailleurs.

 Am Hsin qui continue à crier pour attirer d’éventuels clients prend le temps d’expliquer au journaliste de Anadolu qu’il y a "une grande affluence sur le marché particulièrement de la part de la classe moyenne et pauvre à la recherche de pièces de bonne qualité et à un meilleur prix."

Abdel Wahhab Hadef, un client coutumier de la place, trouve que "c’est un marché particulièrement approprié pour les gens modestes", déclarant avoir acheté, pour sa part un chauffe-eau il y a une année et qui s’est avéré de bien meilleure qualité que ceux proposés dans certains commerces à des prix beaucoup plus élevés."

Ali Ben Ameur qui tient un étal dans le marché de "souk el-Asr" depuis une cinquantaine d’années, affirme que c’est bien le marché des pauvres avant d’ajouter "les marchands de souk el-Asr ne se soucient guère du temps qu’il fait et ni pluie ni soleil brûlant ne peuvent les dissuader de venit tôt et exposer leurs marchandises."

Jalel Khemiri, un autre client rencontré sur les lieux, a relevé que "souk el-Asr n’est pas le propre des pauvres", ajoutant qu’on y trouve de tout, des livres comme des ustensiles ménagers ou des articles rares avant de conclure "ceux qui viennent ici sont ceux qui connaissent à leur juste valeur les produits exposés".

 Riadh M’rabet, spécialiste en patrimoine a précisé à Anadolu que "souk el-Asr", était un petit marché qui se tenait entre la prière al-Asr et celle d’al Maghreb, sur une des places de la capitale. Le marché a ensuite beaucoup évolué notamment après l’indépendance(1956), souligne le spécialiste qui relève que ce marché n’existait pas avant l’époque Husseinite(1705-1957) comme les autres marchés de la ville  dont certains ont vu le jour depuis l’époque hafside(1228-1537).

 Riadh M’rabet ajoute que le marché a pu préserver, à travers les années, ses spécificités, soulignant que le quartier où il se tient aujourd’hui  était à l’époque hafside un quartier riche et proche du lieu de résidence des Sultans et qu’il était alors affecté à la vente d’armes pour devenir plus tard un marché de meubles anciens.

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