États-Unis : les Afro-Américains commémorent le centenaire du massacre de Tulsa
- Joe Biden évoque les atrocités commises contre la communauté afro-américaine de la ville en 1921 et déclare que "c'est l'enfer" qui a été déchaîné par une foule blanche en furie

Washington DC
AA / Washington / Michael Hernandez
Le carnage et les atrocités perpétrés il y a 100 ans par une foule blanche à Tulsa, en Oklahoma, contre la communauté afro-américaine de la ville n'étaient pas une émeute, mais un "massacre" alimenté par la haine raciale, a déclaré mardi le président des États-Unis, Joe Biden.
Lors de la commémoration solennelle du centenaire de cette tragédie et de l'hommage rendu aux victimes, Joe Biden a été largement applaudi lorsqu'il a réfuté la présentation habituelle de cette tragédie comme une "émeute", soulignant au contraire qu'il s'agissait de l'un des pires massacres de l'histoire des États-Unis.
"Aussitôt après, un effort évident a été fait pour l'effacer de notre mémoire collective, des actualités et des conversations de tous les jours", a déclaré le président américain au centre culturel de Greenwood.
"Nous sommes censés connaître le bon, le mauvais, tout. C'est ce que font les grandes nations : elles assument leurs côtés sombres, et nous sommes une grande nation. La seule façon de construire un socle commun est de vraiment réparer et reconstruire. Je suis venu ici pour contribuer à briser le silence, car dans le silence, les blessures s'approfondissent", a-t-il ajouté.
Les détails de l'attaque menée par une foule blanche contre le quartier de Greenwood à Tulsa, qui était alors connu sous le nom de "Black Wall Street", demeurent à ce jour assez obscurs. Mais elle fait suite à des allégations selon lesquelles un adolescent noir aurait agressé une adolescente blanche dans un ascenseur.
Le massacre racial de 1921, qui a commencé dans la nuit du 31 mai, a fait des centaines de morts et de blessés lorsqu'une foule blanche déchaînée a attaqué le quartier de Greenwood, un quartier à prédominance noire.
Plus de 1 200 maisons ont été brûlées, réduisant à néant des années de progrès. Le nombre exact de morts et de blessés reste inconnu, les estimations variant fortement.
Les fosses communes sont en cours d'exhumation à ce jour.
Joe Biden a déclaré que les États-Unis ne pouvaient pas se contenter d'enterrer "à jamais" la "douleur et le traumatisme" des atrocités commises, notant qu'"à un moment donné, il faudra rendre des comptes".
"L'enfer s'est littéralement déchaîné. Pendant toute la nuit et jusqu'au matin, la foule a terrorisé Greenwood, brûlant et tirant aveuglément", a-t-il déclaré.
Le carnage qui s'est produit il y a 100 ans marque également la seule fois dans l'histoire des États-Unis où un raid aérien a été enregistré contre une ville américaine, des avions privés ayant été utilisés par la foule pour bombarder Greenwood et tirer sur ses habitants.
Le président américain a reconnu ce fait en déclarant qu'il s'agissait du "premier et unique raid aérien de ce type aux États-Unis".
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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