Politique, Monde

"Être une démocratie donne le droit de tuer" : Emmanuel Todd critique la justification des guerres par l’Occident

- L'historien français fustige l'idée que les démocraties peuvent justifier la violence extérieure par leur régime politique

Ümit Dönmez  | 20.09.2024 - Mıse À Jour : 22.09.2024
"Être une démocratie donne le droit de tuer" : Emmanuel Todd critique la justification des guerres par l’Occident

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Emmanuel Todd, invité ce jeudi par Aude Lancelin sur Quartier Général, a présenté un concept provocateur qu'il appelle "démocratie 007". Selon lui, ce terme désigne l'idée que les démocraties occidentales, comme les États-Unis ou Israël, justifient leur droit à intervenir militairement sous prétexte d’un débat démocratique interne. "Licence to kill", une expression tirée de l’univers de James Bond, illustre cette idée d’un droit autoproclamé de tuer.

Lors de cet entretien, Todd a notamment critiqué l’argument selon lequel les États démocratiques peuvent légitimer leurs actions militaires, citant l'exemple d'Israël dans le contexte du conflit à Gaza. "Bon, d'accord, 40 000 morts à Gaza, mais quand même, Israël, c'est une démocratie", a-t-il ironisé, dénonçant une rhétorique qu’il juge hypocrite et basée sur une vision raciale de la démocratie israélienne, où le mariage civil n'existe pas. Cette démocratie, selon Todd, devient un prétexte pour justifier des agressions qui seraient inacceptables sous d'autres régimes.

Ce discours s'inscrit dans une critique plus large de l'Occident, où Todd voit une dérive des valeurs démocratiques, où le fait d'être une démocratie devient une excuse pour la violence, plutôt qu'une garantie de paix.

Pour rappel, les tensions entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiées ces derniers jours à la suite d'une vague d'explosions qui a touché mercredi des appareils sans fil "ICOM" dans tout le Liban, faisant 25 morts et 450 blessés. Ces explosions font suite à d'autres explosions similaires survenues mardi sur des bipeurs, qui ont fait 12 morts, dont deux enfants, et 2 800 blessés, dont 300 dans un état critique.

Le gouvernement libanais et le Hezbollah ont tenu Israël pour responsable de ces explosions et l'ont menacé de "graves conséquences". Israël n'a pas réagi à ces explosions, qui se sont produites dans le cadre d'une escalade de la guerre transfrontalière entre Israël et le Hezbollah.

La guerre d'Israël contre la bande de Gaza, lancée le 7 octobre 2023 à la suite d'une attaque transfrontalière du Hamas, a fait près de 41 300 victimes, principalement des femmes et des enfants.

Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.

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