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«Nos frères les Taliban», la phrase de la ministre libérale qui a agité la campagne électorale canadienne

-La ministre Canadienne des Femmes et de l’Egalité des genres, Maryam Monsef, a qualifié les Taliban afghans par le terme « nos frères », provoquant un tollé dans les rangs de l’opposition, avant de s’expliquer sur l’usage de cette expression.

Ekip  | 26.08.2021 - Mıse À Jour : 26.08.2021
«Nos frères les Taliban», la phrase de la ministre libérale qui a agité la campagne électorale canadienne

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AA / Montréal / Hatem Kattou

La ministre Canadienne des Femmes et de l’Egalité des genres, Maryam Monsef, a qualifié les Taliban afghans par le terme « nos frères », provoquant un tollé dans les rangs de l’opposition, avant de s’expliquer sur l’usage de cette expression.

Animant une conférence de presse, mercredi, sur l’évacuation par le Canada de milliers d’Afghans de l’aéroport de Kaboul, Monsef, réfugiée née de parents afghans, a lancé un appel à la collaboration de « nos frères les Taliban ».

Ottawa évacue depuis une dizaine de jours environ les Afghans ayant collaboré avec l’armée canadienne ainsi que l’ambassade à Kaboul.

Il convient de noter que le Mouvement des Taliban est considéré comme étant un groupe « terroriste » par les autorités canadiennes.

La ministre fédérale, qui fait partie du Parti Libéral, conduit par l’actuel Premier ministre, Justin Trudeau, a dû après avoir prononcé le terme « nos frères » s’expliquer, relancée aussi bien par les journalistes présents que sous la pression de l’opposition, en pleine campagne électorale.

Le vote aux élections législatives anticipées est prévu le 20 septembre prochain.

Justifiant l’utilisation du mot « nos frères », la ministre a souligné qu’il est « d'usage pour les Musulmans de s'appeler entre eux frères ».

Elle a, par ailleurs, précisé que : « Mais je veux être claire : nous ne soutenons pas les taliban, nous sommes horrifiés de voir que les gains durement acquis ces 20 dernières années soient érodés de la sorte ».

L’armée canadienne a fait partie des forces occidentales, conduites par Washington, qui étaient présentes en sol afghan depuis 20 ans, soit après les explosions du 11 septembre 2011.

De son côté, Erin O’toole, chef des Conservateurs (première force d’opposition), a dénoncé le langage « inacceptable » dont a usé la ministre et candidate à son tour aux élections dans une circonscription de la province de l’Ontario, pour désigner les talibans.

Pour sa part, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a désapprouvé « l'extrême maladresse » de la ministre Maryam Monsef.

« Au lieu d'adopter une position très forte, le Canada se donne une posture très faible lorsque [la] ministre responsable de la condition féminine ne dit pas "nos frères et nos sœurs d’Afghanistan", mais bien nos frères taliban en référence directe au régime théocratique oppressif », a-t-il relevé.

Ces réactions ont poussé son concurrent et chef des Libéraux, Justin Trudeau, à monter au créneau pour indiquer qu’il considérait le Mouvement afghan « sans ambiguïté comme des terroristes ».

Réagissant à la question d’un journaliste au sujet des propos de la ministre et s’il comptait lui demander de retirer ses déclarations, Trudeau a lancé, laconique, « La ministre a expliqué ses commentaires. Je n'ai rien à ajouter ».

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