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Adidas retire Bella Hadid de sa campagne, des appels au boycott se multiplient

- "Après l'incident Bella Hadid, nous dirons au revoir à Adidas. Ceux qui encouragent les criminels coupables de génocide ne devraient pas recevoir de notre argent honnêtement gagné.

Nuri Aydın, Seda Sevencan  | 23.07.2024 - Mıse À Jour : 23.07.2024
Adidas retire Bella Hadid de sa campagne, des appels au boycott se multiplient

Istanbul

AA/Istanbul

L'équipementier allemand Adidas s’est pris une avalanche de réactions négatives et des appels au boycott de plus en plus nombreux pour avoir retiré Bella Hadid, le célèbre mannequin américano-palestinien, de sa campagne de publicité, sous la pression de groupes de pression et d'organisations pro-israéliennes.

Cédant aux critiques d'Israël, Adidas a retiré Bella Hadid, célèbre porte-voix de la cause palestinienne, de sa compagne publicitaire.

Selon le Daily Mail, citant une source au fait de l'affaire, Hadid a prévenu ses avocats pour engager des poursuites judiciaires, tandis que la marque s'est excusée pour "tout trouble ou toute détresse causés" par la campagne publicitaire.

À la suite de la décision de la société, de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux ont réagi à la décision d'Adidas, prenant la défense de Bella Hadid.

"Bella Hadid est une héroïne ! a assuré l’un, tandis qu’un autre a déclaré, "Désolé les gars, je n'achèterai pas Adidas à cause de la lâcheté avec laquelle ils traitent Bella Hadid" sur les réseaux.

"Après l'incident Bella Hadid, nous dirons au revoir à Adidas. Ceux qui encouragent les criminels de génocide ne devraient pas recevoir de notre argent honnêtement gagné. Le boycott pro-arabe et pro-palestinien provoque des tremblements de terre chez Starbucks et McDonald's... Adidas, adios !", a posté un autre utilisateur, parmi les réactions contre Adidas qui se sont transformées en appels au boycott.

- Un analyste politique souligne l'importance du boycott des marques qui soutiennent Israël

Interrogé par Anadolu (AA), l'analyste politique Sami Hamdi a souligné l'impact des boycotts sur d'autres entreprises perçues comme soutenant Israël, qui poursuit ses attaques meurtrières contre la bande de Gaza.

"McDonald's, Starbucks, KFC et d'autres marques ont déjà commencé à ressentir les effets des mouvements de boycott dans les pays à majorité musulmane, et nombre de ces marques ont dû fermer plusieurs de leurs succursales. Des appels ont déjà été lancés en faveur d'un boycott similaire d'Adidas", a-t-il expliqué.

- Panique croissante à Tel-Aviv

Hamdi a notamment souligné que Tel-Aviv est de plus en plus troublée par la perception négative croissante de l'opinion publique à son égard.

"Il y a une panique croissante à Tel-Aviv qui craint qu'Israël ne perde son monopole sur fabrication d’une opinion publique", a déclaré Hamdi, ajoutant que les alliés d'Israël sont de plus en plus mal à l'aise face à la pression croissante de pro-palestiniens.

"C'est pourquoi Israël s'en prend aux marques qui font la moindre allusion à des sympathies palestiniennes, dans un effort désespéré pour étouffer les voix palestiniennes qui sont si influentes dans la formation de l'opinion publique. L'embauche puis le licenciement de Bella Hadid reflètent la confusion et l'incertitude de l'Allemagne et d'Adidas quant à la manière de gérer leurs remords pour un génocide passé avec une opinion publique de plus en plus bruyante qui condamne le génocide aujourd'hui", a souligné l’académicien.

Sami Al-Arian, militant palestinien et directeur du Centre pour les affaires islamiques et mondiales (CIGA) à l'université Zaim d'Istanbul, a déclaré à Anadolu que la marque de vêtements de sport Adidas était coupable de "cibler les célébrités et les personnes célèbres qui soutiennent la lutte palestinienne".

"Je pense qu'un boycott pourrait être lancé contre les produits d'Adidas et qu'Adidas pourrait avoir à apprendre cette leçon de la manière dure, parce qu'ils préfèrent leurs profits à leurs principes", a-t-il lancé.

Soulignant que les actions d'Adidas et d'autres multinationales visant des célébrités pro-palestiniennes et pro-boycott ont suscité des réactions dans le monde arabe et musulman, Al-Arian a déclaré que l'attitude de bon nombre de ces célébrités est une question de principe contre l'idéologie d'"un groupe raciste qui cherche à dominer un autre groupe".

"Le soutien de ces entreprises à Israël et au régime sioniste doit avoir un prix, et ce prix doit porter atteinte aux profits qu'elles tirent du monde musulman, qui compte plus de 1,8 milliard de personnes et représente un marché énorme pour elles", a-t-il détaillé.

- Le comble de l'hypocrisie

"L'héritage de Bella Hadid appartient aux Palestiniens et ils auraient dû savoir que Bella Hadid s'exprimait ouvertement sur la question palestinienne", a déclaré l'activiste palestinien, ajoutant que le retrait de Bella Hadid de la campagne reviendrait à se plier aux pressions israéliennes visant à empêcher les célébrités de défendre la question palestinienne.

Al-Arian a accusé Adidas d'être complice de la violation des droits des Palestiniens.

"Signer avec Hadid et la renvoyer ensuite est le comble de l'hypocrisie lorsqu'il s'agit de la question palestinienne. Israël fait pression sur ces multinationales pour qu'elles ne soutiennent pas les célébrités et les personnalités qui défendent la lutte des Palestiniens", a-t-il fait remarquer.

- Adidas ne revient pas sur sa décision concernant Hadid

À la suite des réactions négatives, Adidas a présenté ses excuses à Bella Hadid, "Nous avons commis une erreur involontaire. Nous nous excusons auprès de Bella Hadid, ASAP Nast, Jules Kounde et de nos autres partenaires pour l'impact négatif qu'ils ont pu subir et nous sommes en train de revoir la campagne", a communiqué Adidas sans revenir sur sa décision.

- Profits menacés

Le rapport annuel 2023 d'Adidas montre que l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique représentent 39 % du chiffre d'affaires total de l'entreprise avec des ventes de 8,2 milliards d'euros.

Les ventes dans la région Asie-Pacifique se sont élevées à 2,3 milliards d'euros (11 % des ventes mondiales) la même année, ces quatre régions du monde représentant 50 % des ventes d'Adidas.

Compte tenu de l'importance des populations musulmanes dans ces régions, on peut se demander comment la position d'Adidas affectera ses ventes en 2024, ce qui rappelle les récentes réactions négatives de marques telles que Starbucks et McDonald's à la suite des attaques d'Israël contre Gaza.

En février, McDonald's a annoncé que le conflit avait eu un "impact significatif" sur ses ventes au cours du dernier trimestre 2023, en particulier au Moyen-Orient et dans les pays à majorité musulmane tels que la Malaisie et l'Indonésie.

Starbucks, quant à elle, a annoncé qu'elle avait licencié environ 2 000 personnes travaillant au Moyen-Orient en raison des boycotts.

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