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Affaire Bétharram : Élisabeth Borne annonce un plan de lutte contre les violences dans l'enseignement privé sous contrat

- "L'État n'a pas été au rendez-vous", a indiqué la ministre française de l'Éducation nationale

Ekip  | 16.03.2025 - Mıse À Jour : 16.03.2025
Affaire Bétharram : Élisabeth Borne annonce un plan de lutte contre les violences dans l'enseignement privé sous contrat

France

AA / Tunis / Fatma Ben Amor

La ministre française de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a détaillé ce dimanche son plan pour lutter contre les violences physiques et les abus sexuels au sein des établissements privés sous contrat avec l'État, alors que le scandale des violences imputées à des personnels de l’établissement privé catholique Notre-Dame de Bétharram continue de défrayer la chronique.

"L'État n'a pas été au rendez-vous avec notamment des contrôles insuffisants pendant toutes ces années", à Notre-Dame-de-Bétharram, a déclaré Élisabeth Borne dans un entretien à La Tribune Dimanche, présentant un plan gouvernemental baptisé "Brisons le silence, agissons ensemble".

Selon la ministre, ce plan se présente sous trois volets : "Organiser une remontée systématique des faits de violence, mieux recueillir la parole des élèves, et renforcer les contrôles dans l'enseignement privé sous contrat".

"Non seulement les contrôles sont peu nombreux, mais ils portent principalement sur le bon usage des financements publics et sur la mise en œuvre des programmes, pas sur le climat scolaire", a-t-elle regretté.

Élisabeth Borne a, par ailleurs, parlé de la mise en place d'un questionnaire à remplir par les internes, tous les trimestres. "À la moindre alerte, leurs réponses permettront d'engager une écoute par des personnels sociaux, de santé ou des psychologues. La procédure sera la même pour les retours de voyages scolaires qui comprennent des nuitées", a-t-elle expliqué.

Pour rappel, 152 plaintes ont été déposées par d’anciens élèves du groupe scolaire Notre-Dame de Bétharram, situé à proximité de Pau, où le Premier ministre François Bayrou est toujours maire. Une enquête a été ouverte en 2024 par le parquet de Pau et permettra de faire la lumière sur ces accusations portant sur des faits intervenus dans le huis clos de cet établissement catholique privé béarnais.

Bayrou, lui, est aujourd’hui accusé d’avoir eu connaissance des faits sans jamais les dénoncer, alors-même que ses propres enfants y étaient scolarisés et que son épouse y enseignait le catéchisme.

Une commission d’enquête parlementaire sur les violences faites aux enfants, créée en février, a essentiellement pour but de mener un travail approfondi sur l’ampleur des violences faites aux enfants dans les établissements scolaires mais également sur une éventuelle responsabilité de l’Etat dans certains faits liés à des manquements en termes de contrôles.

Élisabeth Borne ainsi que François Bayrou doivent être entendus par la commission.

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