AA / Berlin / Ayhan Şimşek

Le probable prochain chancelier allemand, Friedrich Merz, a exprimé, vendredi, son scepticisme quant au déploiement de troupes européennes en Ukraine, tout en s'engageant à poursuivre l'aide financière et les livraisons d'armes.

S'exprimant lors du congrès annuel du Frankfurter Allgemeine Zeitung, le dirigeant conservateur a souligné les incertitudes actuelles, notamment en ce qui concerne les négociations entre les États-Unis et la Russie et les conditions proposées par Moscou pour un éventuel cessez-le-feu en Ukraine.

« Je m'oppose à ce que l'on discute publiquement de la possibilité de donner des garanties de sécurité à l'Ukraine en déployant des troupes dans le pays. Je ne peux pas imaginer que nous puissions le faire aujourd'hui », a-t-il déclaré.

Merz a toutefois souligné que le nouveau gouvernement allemand de coalition entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates maintiendrait un soutien financier solide et des livraisons d'armes à l'Ukraine.

« Il y a de bonnes nouvelles. Cet après-midi, immédiatement après la décision du Bundesrat (chambre haute du parlement), la commission budgétaire du parlement se réunira et débloquera 3 milliards d'euros (3,25 milliards de dollars) pour l'Ukraine. Ce financement est demandé depuis le mois de septembre de l'année dernière, mais a été bloqué en raison de la situation budgétaire », a-t-il déclaré.

Avec ce dernier apport de 3 milliards d'euros, l'aide militaire totale de l'Allemagne à l'Ukraine atteindra 7 milliards d'euros en 2025, consolidant ainsi la position de Berlin en tant que premier pourvoyeur européen d'aide militaire à Kiev.

Plus tôt dans la journée de vendredi, le Bundesrat a approuvé des changements constitutionnels qui permettront au nouveau gouvernement d'augmenter considérablement les dépenses et les investissements en matière de défense et d'infrastructures.

En vertu de ces changements, les règles fiscales strictes de l'Allemagne seront assouplies, ce qui permettra d'emprunter pour financer des dépenses de défense essentielles, le renforcement des services de renseignement, la protection des systèmes informatiques et l'aide aux États attaqués en violation du droit international.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj