Attaque dans une mosquée : "La piste d'un acte anti-musulman n'est pas négligée", déclare Retailleau depuis le Gard
- Le ministre français de l'Intérieur s'est rendu dans le Gard ce dimanche, 48 heures après le meurtre d'un jeune fidèle à la mosquée de La Grand-Combe

France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré ce dimanche après-midi, depuis le Gard, que la piste d'un "acte anti-musulman n'est pas négligée" dans l'enquête sur le meurtre vendredi d'un jeune fidèle à la mosquée de La Grand-Combe. Retailleau s'est rendu dans le Gard, 48 heures après le drame.
"On ne connaît pas encore les mobiles (...) La piste d'un acte anti-musulman n'est pas négligée, bien au contraire", a indiqué le ministre de l'Intérieur depuis la sous-préfecture d'Alès.
"Perdre un proche, perdre un ami, perdre quelqu'un de sa famille, c'est quelque chose qui est terrible", a estimé Retailleau, faisant part de sa "compassion" et "toute [sa] sympathie".
"Je veux aussi dire un message de solidarité que j'ai pu dire ici dans le Gard à la communauté de nos compatriotes français musulmans. Je voudrais leur dire -parce qu'ils ont été profondément choqués- que je suis français, que je suis très attaché à la République française et c'est la République qui nous unit tous", a-t-il dit.
Et d'insister : "Nous sommes tous des enfants de la République. Être français, être membre de la communauté nationale, ce n'est pas une question de couleur de peau, ce n'est pas une question de religion, ce n'est pas une question de condition sociale. On est français, un point c'est tout".
"Jamais je ne laisserai passer quoi que ce soit qui puisse trier précisément entre nos compatriotes", a encore affirmé Bruno Retailleau.
Pour rappel, vendredi matin, alors qu’il était seul dans la mosquée de La Grand-Combe, Aboubakar, un jeune fidèle de 22 ans, a été attaqué de plusieurs dizaines de coups de couteau avant d’être laissé pour mort par son bourreau qui, quelques instants plus tôt, faisait semblant de prier à ses côtés.
Son corps a été retrouvé inanimé par d’autres fidèles, qui ont donné l’alerte, en fin de matinée.
Les faits ont été entièrement filmés par la vidéosurveillance qui montre que l’auteur, toujours activement recherché, a lui-même filmé sa victime avec son téléphone avant d’insulter Allah et de prendre la fuite, laissant le jeune Aboubakar à l’agonie.
Ce dimanche, des centaines de personnes ont participé à une marche blanche à La Grand-Combe, pour rendre hommage à la victime, unanimement appréciée dans la commune. Partie vers 14h30 (locales) de la mosquée où s’est produit le drame, la marche a pris la direction de la mairie, selon la presse locale.
Un autre rassemblement est programmé en début de soirée à Paris.