AA / Tunis / Fatma Ben Amor

Une information judiciaire a été ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion, trois jours après l'attaque au couteau ayant coûté la vie vendredi à un jeune fidèle dans une mosquée du Gard, dans le sud de la France, a annoncé lundi la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

Dans un communiqué relayé par les médias français, Cécile Gensac précise que l'enquête va être désormais conduite par un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes.

Elle informe que le transfèrement du suspect, qui s’est rendu à la police italienne dimanche soir, pourrait prendre "de quelques jours à quelques semaines".

L'annonce de la reddition en Italie de l'auteur présumée de l'agression a été faite ce lundi matin par le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur le réseau social X.

Olivier H. "n’a eu pour seule issue que de se rendre", a déclaré, pour sa part, le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, relayé par le journal Le Figaro.

Cette reddition est intervenue dimanche vers 23h (UTC+2) dans un commissariat de Pistoia, en Italie, après trois jours de traque.

Pour rappel, vendredi matin, alors qu’il était seul dans la mosquée de La Grand-Combe, Aboubakar, un jeune fidèle, a été attaqué de plusieurs dizaines de coups de couteau avant d’être laissé pour mort par son bourreau qui, quelques instants plus tôt, faisait semblant de prier à ses côtés.

Son corps a été retrouvé inanimé par d’autres fidèles, qui ont donné l’alerte, en fin de matinée.

Les faits ont été entièrement filmés par la vidéosurveillance qui montre que l’auteur a lui-même filmé sa victime avec son téléphone avant d’insulter Allah et de prendre la fuite, laissant le jeune Aboubakar à l’agonie.

Bruno Retailleau s'est rendu dans le Gard dimanche, soit deux jours après le drame. Il fait depuis l’objet de fortes critiques pour sa gestion de l’attaque, la classe politique française, mais aussi associative, s’indignant du temps de réaction.