AA / Pékin

L’Institut australien de stratégie politique a révélé, ce mercredi, une "baisse historique" des taux de natalité parmi la minorité musulmane turque ouïghoure dans la région du Turkestan oriental (Xinjiang) au nord-ouest de la Chine.

Dans un rapport publié sur son site Web, l'institut a déclaré que la région avait connu une baisse de 48,74 % des taux de natalité entre 2017 et 2019, par rapport aux données du recensement mené dans le pays il y a 10 ans.

Le rapport a mentionné le fait que la baisse des taux de natalité dans la région ouïghoure est encore plus élevée que ce qui a été enregistré parmi les Chinois, qui sont soumis à la politique de "l'enfant unique".

Il a indiqué que des soupçons subsistent concernant des crimes contre l'humanité, commis par les autorités chinoises tels que des opérations de stérilisation forcée contre les Ouïghours, et a averti que ces pratiques pourraient être une politique visant à réduire la population ouïghoure.

Le rapport a aussi souligné que la baisse des taux de natalité dans la région ouïghoure était la plus importante depuis que les Nations Unies ont commencé à collecter des données sur cette question.

S'adressant à l'agence américaine Associated Press, plus tôt, au sujet de la politique démographique de la Chine dans la région, l’Ouïghour, Turku Issa Amin, a déclaré que Pékin avait arrêté 8 personnes, accusées d'avoir un grand nombre d'enfants.

La Chine considère le fait que les Ouïghours aient trop d'enfants comme un signe "d'extrémisme islamique", a-t-il ajouté.

La Chine contrôle le Turkestan oriental depuis 1949, et c'est la patrie de la minorité ouïghoure turque et musulmane. La région a été rebaptisée "Xinjiang", ce qui signifie "nouvelles frontières".

Les statistiques officielles indiquent qu'il y a 30 millions de musulmans dans le pays, dont 23 millions d'Ouïghours, tandis que des rapports officieux avancent que le nombre de musulmans est plutôt proche des 100 millions.

En mars 2020, le département d'État américain a publié son rapport annuel sur les droits de l'homme pour l'année 2019, dans lequel il a déclaré que la Chine détenait des musulmans dans des centres de détention pour effacer leur identité religieuse et ethnique et les contraignait aux travaux forcés.

Cependant, la Chine prétend généralement que ces centres, que la communauté internationale qualifie de "camps de concentration", sont des "centres de formation professionnelle" et visent à "nettoyer les esprits de ces détenus des idées extrémistes".

*Traduit de l'arabe par Mounir Bennour.