Cisjordanie : des colons israéliens brûlent une vingtaines de véhicules palestiniens à Al-Bireh
- Dans une attaque contre la zone industrielle d'Al-Bireh, selon des témoins oculaires
Ramallah
AA / Ramallah / Kais abou Samra
Des colons israéliens ont incendié, lundi, une vingtaine de voitures palestiniennes dans la ville d'Al-Bireh, au centre de la Cisjordanie occupée.
Selon des témoins oculaires se confiant à Anadolu, des colons ont attaqué lundi à l'aube la zone industrielle de la ville d'Al-Bireh, adjacente à Ramallah, et ont incendié une vingtaine de véhicules.
Les témoins ont ajouté que les équipes de la défense civile et les ambulances sont arrivées sur le site, suite à des signalements d'incendies émis par les habitants. Les colons agresseurs ont alors ouvert le feu sur ces équipes de secours, mais aucune victime n'a été signalée.
Sami Al-Khouli, un habitant palestinien de la zone, a affirmé à Anadolu qu'un groupe de colons israéliens avait attaqué le quartier à l'aube.
Cette attaque n'était pas la première, a-t-il ajouté. Mais elle avait été précédée par d'autres attaques au cours desquelles les pneus des véhicules avaient été endommagés et des tags anti-palestiniens inscrits.
Concernant l'attaque de ce lundi, Al-Khouli a poursuivi : "Nous nous sommes réveillés sur les appels des voisins au milieu du déclenchement d'incendies majeurs qui ont détruit plus de 15 véhicules en un seul endroit de la ville", notant qu'environ 20 véhicules ont été brûlés lors de l'attaque contre la ville.
Il a souligné que les habitants ont demandé à plusieurs reprises de protéger le site contre les attaques des colons, sans aucune réponse.
Le quartier est situé dans la zone C, selon les accords d'Oslo signés entre l'Organisation de libération de la Palestine et Israël en 1995, qui classifiaient les terres de Cisjordanie en 3 types de zone.
Les terres de la zone « A » sont soumises au contrôle palestinien total, celles de la zone « B » sont soumises à l'autorité sécuritaire israélienne, mais à l'autorité civile et administrative palestinienne, et celles de type « C », placées sous contrôle civil, administratif et sécuritaire israélien.
Un immeuble résidentiel a également été endommagé par des véhicules garés à proximité, qui ont pris feu, selon Al-Khouli.
L'armée israélienne et les colons ont mené 1 490 attaques dans diverses zones de Cisjordanie occupée au cours du mois d'octobre dernier, selon la Commission palestinienne de la résistance au Mur et aux colonies (gouvernementale).
Ladite Commission a fait savoir, dimanche dans un communiqué, que "les forces d’occupation (israéliennes) ont mené 1 130 attaques, tandis que les colons ont mené 360 attaques", dont 307 ont eu lieu dans la province de Naplouse (nord), 280 à Al-Khalil (Hébron, sud) et 179 à Jérusalem.
Les violations étaient de divers ordres : "des attaques armées contre des villages palestiniens, des exécutions sur le terrain, des sabotages, des dégradations de terres, des déracinements d'arbres, des saisies de propriétés, de bouclages et des barricades", selon le communiqué.
Parallèlement à la guerre d'extermination contre Gaza, l'armée israélienne a intensifié ses opérations en Cisjordanie et les colons ont étendu leurs attaques contre les Palestiniens, leurs biens et leurs moyens de subsistance, entraînant la mort de 768 Palestiniens et environ 6 300 blessés, en plus de 11 500 arrestations, selon les données officielles palestiniennes.
Avec le soutien absolu des États-Unis, Israël mène une guerre génocidaire contre Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 145 000 victimes, entre morts et blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a tué des dizaines de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, dans l'une des pires catastrophes humanitaires au monde.