AA / Istanbul / Raşa Evrensel

Selon la chaîne américaine CNN, « Israël et le Hamas s'approchent d'un accord-cadre qui garantisse un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza et la libération des prisonniers ».

Citant une source israélienne au fait des négociations (sous couvert d'anonymat), CNN a indiqué mercredi qu' « Israël et le Hamas sont sur le point de conclure un accord qui définirait le cadre général de l'accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza et de la libération des prisonniers ».

Les responsables israéliens estiment que la récente réponse du Hamas permettra aux deux parties d'entamer des négociations détaillées en vue de parvenir à un accord.

Pour sa part, le mouvement Hamas a déclaré, mercredi, que le chef de son bureau politique, Ismail Haniyeh, avait pris des contacts avec l'Egypte et le Qatar au sujet des idées que le mouvement échangeait avec eux dans le but de parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza.

Le mouvement a déclaré dans un communiqué : « Au cours des dernières heures, Haniyeh a eu des contacts avec les frères médiateurs du Qatar et de l'Egypte au sujet des idées que le mouvement échange avec eux dans le but de parvenir à un accord qui mette fin à l'agression brutale à laquelle notre fier peuple est soumis dans la Bande de Gaza ».

Le mouvement de résistance palestinien n'a pas donné de détails supplémentaires sur les idées discutées avec les médiateurs.

Le communiqué souligne toutefois que le mouvement Hamas « a fait preuve d'un esprit positif à l'égard du contenu des délibérations en cours ».

Mercredi, le service de renseignement extérieur israélien (Mossad) a déclaré que les médiateurs ont transmis à l'équipe de négociation la réponse du mouvement Hamas à la proposition d'échange de prisonniers, en précisant que Tel-Aviv s'apprêtait à l'étudier, selon un communiqué du Mossad, publié par le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu sur la plateforme X.

La télévision israélienne Channel 12 a ensuite indiqué que « les grandes lignes de l'accord ont été formulées avant que l'armée israélienne ne prenne le contrôle du corridor de Philadelphie à Rafah (sud) et, par conséquent, même si le Hamas donne son accord, un désaccord fondamental sur le maintien de la présence de l'armée israélienne dans la zone centrale est à prévoir ».

La chaîne a cité une source politique israélienne sous couvert d'anonymat, qui a déclaré : « Même si le Hamas répond positivement aux grandes lignes, les négociations prendront beaucoup de temps ».

De son côté, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a estimé qu'Israël n'avait jamais été aussi proche d'un accord avec le Hamas concernant l'échange de prisonniers.

Channel 12 a cité Gallant qui a déclaré, lors d'une réunion avec les familles des prisonniers israéliens à Gaza, mercredi soir : « Nous sommes proches d'un accord comme jamais auparavant. »

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a déclenché une tempête politique et la colère des familles des prisonniers, la semaine dernière, lorsqu'il a déclaré à la chaîne de télévision israélienne 14, un média qui lui est proche, qu'il était prêt à conclure un accord partiel pour le retour de certains des prisonniers détenus à Gaza, soulignant la nécessité de reprendre la guerre après la trêve pour atteindre les objectifs fixés.

Netanyahu s'est toutefois rétracté et a déclaré devant l'Assemblée générale de la Knesset (Parlement) : « Nous ne mettrons pas fin à la guerre tant que nous n'aurons pas ramené toutes les personnes enlevées, vivantes ou mortes, et nous sommes attachés à la proposition israélienne qui a été accueillie favorablement par le président américain Joe Biden ».

Avec la médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, les factions palestiniennes de Gaza et Israël mènent, depuis des mois, des négociations indirectes chancelantes pour parvenir à un accord, qui sera le deuxième du genre depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre 2023, qui a fait plus de 125 000 victimes palestiniennes - entre morts et blessés - dont une majorité de femmes et d'enfants, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine mortelles.

Israël poursuit sa guerre, faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, et des ordonnances de la Cour internationale de justice lui enjoignant de mettre fin à l'invasion de Rafah, de prendre des mesures pour prévenir les actes à caractère génocidaire, et d'améliorer la situation humanitaire désastreuse qui règne dans la Bande de Gaza.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj