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Consultations à l'Élysée : Olivier Faure refuse d'être "complice d'une parodie de démocratie"

- Le premier secrétaire du Parti socialiste n'ira pas à l'Élysée pour le second round des consultations lancées par le président Macron

Ekip  | 27.08.2024 - Mıse À Jour : 27.08.2024
Consultations à l'Élysée : Olivier Faure refuse d'être "complice d'une parodie de démocratie"

France

AA / Tunis / Fatma Ben Amor

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a annoncé, mardi, qu'il n'irait pas à l'Élysée pour le second round des consultations lancées par le président Emmanuel Macron pour la nomination d'un Premier ministre.

"Je refuse de me porter complice d'une parodie de démocratie. Que va-t-il nous dire? Il va nous nous répéter ce qu'il a écrit dans son communiqué ? Nous proposer un Premier ministre ?", a déclaré Faure sur le plateau des 4 Vérités sur France 2.

Il s'en est pris au communiqué rendu public par l'Élysée lundi suite au premier round des consultations, dans lequel la présidence française indique que Macron "a constaté qu'un gouvernement sur la base d'un seul programme et des seuls partis proposés par l'alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front populaire, serait immédiatement censuré par l'ensemble des autres groupes représentés à l'Assemblée nationale".

"Ce communiqué du président de la République était proprement lunaire, hallucinant. Repousser le vote des Français, expliquer qu'il n'est pas légitime, faire en sorte de dire qu'il va proposer un gouvernement des battus puisqu'il propose d'appuyer le prochain Premier ministre, celui qu'il nommera, sur une coalition qui est précisément celle qui a gouverné depuis sept ans, expliquer qu'on va donc continuer à faire avec les mêmes, comment peut-on arriver à un tel déni démocratique", a estimé Faure.

"Il va falloir aujourd'hui qu'il (Macron, NDLR) réalise que ce qu'il est en train de faire, c'est de semer le chaos. Il est l'instabilité, il est celui qui la provoquée par la décision prise d'une dissolution. Il n'en tire aucune conclusion, il y a aujourd'hui un vrai problème démocratique en France", a-t-il encore déclaré, notant que le président français "est garant des institutions, il n'est pas garant de sa propre stabilité".

Et d'insister : "La République, historiquement, est née contre le pouvoir monarchique et (...) contre la volonté d'un seul. Et aujourd'hui ce que l'on observe, c'est qu'on a un président qui se considère comme celui qui est au-dessus de tout, y compris au-dessus du vote des Français, et c'est ce qui ne peut pas être accepté".

Alors qu'Emmanuel Macron a écarté lundi l'option d'un gouvernement de gauche mené par Lucie Castets, tout en invitant le PS, les écologistes et les communistes à "coopérer avec les autres forces politiques", Olivier Faure a opposé son veto.

"Vous demandez aux socialistes de devenir les supplétifs d'une macronie finissante. La réponse pour moi, elle est simple, elle est claire, c'est non. Nous censurerons toute prolongation du macronisme", a-t-il affirmé.

Dès ce mardi 27 août, un nouveau cycle de consultations avec les responsables des partis "et des personnalités se distinguant par l'expérience du service de l'Etat et de la République" reprendra, avait annoncé l'Élysée lundi.

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