AA/ Ramallah/ Kais Abu Samra

Les Palestiniens de la bande de Gaza ont déclaré avoir vécu une nuit qui ressemblait à un « véritable crématorium » en raison des bombes incendiaires au phosphore larguées par les avions israéliens sur la ville de Gaza et dans le nord.

L'obscurité causée par la coupure d'électricité dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en date du 7 octobre, s'est transformée en lumière orange, en raison des bombardements israéliens, selon des témoignages d'Anadolu.

Le Palestinien Abd al-Hakim Khaled a indiqué à Anadolu ce qui suit : "La nuit s'est transformée en crématorium. Le phosphore brûle partout". Et de poursuivre: "Les familles vivaient dans un état de terreur et le bruit des bombardements était assourdissant, on dirait qu'un tremblement de terre a frappé Gaza avant que des boules de feu ne s'abattent sur la ville".

Toujours choquée, Hend al-Masry a fait savoir que Gaza avait vécu un véritable crématorium ayant transformé la nuit en un jour plus que terrifiant.

"Le ciel est devenu orange, des bombes au phosphore tombaient partout, le feu éclatait dans les bâtiments et dans les terrains et des colonnes de fumée s'élevaient dans ciel. Il n'y a aucun endroit sûre ici", telle était la situation décrite par Hend.

Le correspondant d'Anadolu à Gaza a confirmé que la poussière de la fumée s'était mélangée aux boules de flammes et au phosphore brûlant.

Et d'ajouter: "Nous avons miraculeusement survécu à une des nuits les plus violentes. Les habitants essayaient d'échapper au phosphore avec leurs familles, prenant ainsi des risques énormes, les bombardements israéliens continus étant aléatoires".

Il a souligné que l'armée israélienne avait commis un massacre en bombardant tout un carré résidentiel au camp de Al-Shati, tuant au moins 40 Palestiniens et faisant des dizaines d'autres blessés.

Israël a coupé, depuis vendredi soir, les réseaux téléphoniques et Internet dans la bande de Gaza, l'isolant complètement du monde extérieur.

Selon le correspondant d'Anadolu, les bombardements se sont concentrés sur les alentours de l'hôpital Al-Shifa et de l'hôpital indonésien.

Il convient de noter qu'Amnesty International a confirmé qu'Israël avait utilisé des bombes au phosphore blanc lors de ses bombardements sur la bande de Gaza, peuplée de civils.

L'organisation a déclaré dans un communiqué ce qui suit: "Notre laboratoire de preuves des crises a collecté des preuves documentant l'utilisation d'obus au phosphore blanc par les unités militaires israéliennes lors de leurs bombardements sur la bande de Gaza".

Vendredi soir, la Société palestinienne de télécommunications et Jawwal (en privé) ont déclaré que les communications et les services Internet dans la bande de Gaza étaient complètement interrompus, avec la poursuite des bombardements israéliens intenses sur les lignes d'alimentation, les tours et les réseaux.

Pour le 22ème jour consécutif, l'armée israélienne continue de cibler Gaza avec d'intenses frappes aériennes qui ont détruit des quartiers entiers, faisant 7 326 morts parmi les Palestiniens, dont 3 038 enfants, 1 726 femmes et 414 personnes âgées, en plus de 18 967 blessés à divers degrés de gravité, selon un dernier bilan établi par le ministère palestinien de la Santé. Le nombre des personnes qui sont toujours portées disparues sous les décombres est indéterminé.

Au cours de la même période, le mouvement Hamas a tué plus de 1 400 Israéliens et en a blessé 5 132, selon le ministère israélien de la Santé.

Hamas veut échanger plus de 220 Israéliens capturés, dont des militaires de haut rang contre plus de 6 000 détenus palestiniens, y compris des enfants et des femmes.

Le 7 octobre à l'aube, le mouvement de résistance Hamas et d'autres factions palestiniennes ont lancé depuis Gaza l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", en réponse aux "attaques incessantes des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem-Est".

De son côté, l'armée israélienne a lancé l'opération "Épées de fer" et continue de mener des raids intensifs sur plusieurs districts de la Bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens qui souffrent de la détérioration de leurs conditions de vie.

*Traduit de l'arabe par Malèk Jomni