AA / Tunis / Fatma Ben Amor

L'ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, a accusé mardi "les plus extrémistes du gouvernement israélien" de vouloir "effacer la question palestinienne".

"Je vois bien que chez les plus extrémistes du gouvernement israélien, il y a l'idée d'effacer la question palestinienne", a indiqué Dominique de Villepin, lors du Dauphine Discussion Débat (DDD), la tribune étudiante de l'Université Paris Dauphine.

Et de poursuivre : "Eh bien je le dis solennellement, la question palestinienne aujourd'hui, par cette surenchère militaire, elle redevient encore plus réelle, encore plus incontournable et sera sur la table de tous les Etats et de tous les rendez-vous diplomatiques des prochaines années".

"La seule vraie question que devraient se poser les dirigeants de cette région, c'est (...) est-ce que cette nouvelle occupation du Liban ou intervention au Liban d'Israël est susceptible de conduire à plus de sécurité pour Israël, ou est-ce que dans deux ans, dans trois ans, dans quatre ans, et jour après jour, nuit après nuit, cela ne va pas conduire les Israéliens à connaître encore plus d'insécurité ?", a déclaré De Villepin sur l'évolution de la situation au Liban.

"On n'interrompt pas le cycle de la dinguerie politique, parce que le logiciel des extrémistes israéliens aujourd'hui, c'est le rêve d'un grand Israël, c'est le rêve de pouvoir réoccuper l'ensemble des territoires. Certains même rêvent de réoccuper ou d'occuper le Liban Sud, et cela conduit donc à une situation qui va rendre inextricable pendant des décennies -pour pas dire plus- toute tentative de recherche de paix", a-t-il ajouté.

"Le vrai élément nouveau, c'est pas tant le fait qu'il (Israël) ait réussi à détruire une grande partie du Hezbollah. Non. C'est le fait qu'aujourd'hui, dans tous les pays du monde, il y a une donnée incontournable, c'est que l'Etat palestinien devra voir le jour", estime-t-il.

"Tant que vous ne transformez pas un objectif sécuritaire -un objectif militaire- en objectif politique, vous n'avez aucune chance d'arrêter le cycle", a-t-il conclu.