Deux banques françaises accusées de financer l’armement israélien
- Une enquête d'Off-Investigation révèle des placements dans des fonds liés à des entreprises militaires controversées
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Une enquête de "Off-Investigation" accuse les banques françaises BNP Paribas et Crédit Agricole de proposer des investissements dans des fonds comprenant des entreprises d'armement israéliennes.
Selon le média indépendant, ces entreprises jouent un rôle central dans l'industrie militaire et sont impliquées dans des activités controversées liées au conflit israélo-palestinien.
"Les deux banques françaises proposent à leurs clients d’investir dans des fonds contenant des actions d’Elbit Systems", explique Off-Investigation, dans un article publié ce lundi.
"BNP Paribas et Amundi, société de gestion financière détenue à 68,9 % par le Crédit Agricole, ont investi plusieurs millions d’euros dans Elbit Systems, plus grande entreprise israélienne d’armement", lit-on dans l'article.
Il précise qu'il s'agit d'une entreprise "impliquée dans la surveillance des territoires occupés palestiniens". Ces accusations s’appuient sur des recherches approfondies sur la composition de certains fonds proposés par ces institutions financières, selon Off-Investigation.
Selon l’enquête, les produits concernés comprennent des ETF (fonds indiciels cotés) ou des fonds communs de placement, qui incluent des entreprises comme Elbit Systems. Cette dernière figure régulièrement sur la liste des entreprises critiquées par des ONG pour leur rôle dans des violations des droits humains, notamment à travers la fabrication de drones utilisés dans les frappes aériennes et la surveillance.
Aucune réponse officielle n’a été communiquée par BNP Paribas ou Crédit Agricole à ce jour. Toutefois, selon des sources du secteur financier, ces placements pourraient être justifiés par la stratégie de "diversification des portefeuilles" ou par "des exigences de marché".
- Situation humanitaire à Gaza
Depuis une attaque transfrontalière du Hamas en octobre 2023, l’armée israélienne pilonne la bande de Gaza. La guerre menée par Tel Aviv a tué plus de 46.700 Palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes, selon les derniers bilans communiqués par le ministère de la Santé de Gaza.
Pour la première fois depuis sa fondation en 1948, l'État d'Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour son offensive meurtrière contre la bande de Gaza. Un arrêt rendu en janvier 2024 par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.
Cette offensive a provoqué une catastrophe humanitaire, d'énormes destructions des infrastructures, dont les hôpitaux et les écoles, une famine qui ravage de nombreuses régions de l'enclave palestinienne, ainsi qu'une catastrophe sanitaire majeure, selon les organisations onusiennes.
Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays.
Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis en novembre dernier par la Cour pénale internationale (CPI) contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour leurs responsabilités dans les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la bande de Gaza.
Ce mercredi, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a annoncé qu'un accord avait été conclu entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza.