AA / Paris / Ümit Dönmez

Un collectif de 87 associations et syndicats, parmi lesquels Emmaüs France, Greenpeace, France terre d’asile et la Ligue des droits de l’homme, a annoncé son départ collectif du réseau social X.

Cette décision, officialisée par une tribune dans Le Monde, prendra effet le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, marquant une rupture symbolique, face à la gestion de la plateforme sous la direction d’Elon Musk, désormais ministre de l’"Efficacité gouvernementale" dans le cabinet américain.

Ces organisations dénoncent la transformation d’un espace initialement conçu pour promouvoir la liberté d’expression en un outil exacerbé de polarisation et de désinformation. « Cet outil, autrefois porteur de débats constructifs, est devenu un grave danger pour la dignité humaine et la liberté d’expression », regrettent-elles dans la tribune.

Depuis le rachat de X par Elon Musk, les départs se sont multipliés, à mesure que la plateforme s’éloigne de ses idéaux initiaux. Les associations reprochent l’absence de modération efficace, favorisant la prolifération de contenus haineux, complotistes et climatosceptiques. Elles pointent également des campagnes de cyberharcèlement, souvent associées à des groupes d’extrême droite.

En Europe, plus de soixante universités allemandes et autrichiennes ont annoncé leur retrait en raison des dérives antidémocratiques de la plateforme. En France, la CFDT, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Ouest-France et Mediapart ont également acté leur départ.

Les associations signataires appellent à un départ massif de X et s’engagent à investir des plateformes alternatives comme Mastodon ou Bluesky, qu’elles jugent plus respectueuses des valeurs démocratiques. « Nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons à porter nos messages, mais sur des réseaux qui ne trahissent pas leurs usagers », insistent-elles.

Cette initiative, soutenue par l’outil Hello quitX, accompagne les utilisateurs dans leur migration tout en préservant leurs données et leurs communautés.

La date choisie, le 20 janvier, renforce la portée symbolique de ce mouvement. Alors que Donald Trump s’apprête à revenir à la Maison-Blanche, avec Elon Musk dans son gouvernement, ces départs massifs traduisent une opposition claire à l’influence grandissante de figures controversées sur les infrastructures numériques.