AA / Washington / Rabia Iclal Turan

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré vendredi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky devait présenter des excuses au président Donald Trump après un échange tendu dans le Bureau ovale.

Interrogé par CNN sur la nécessité d'excuses de Zelensky envers Trump après cet affrontement, Rubio a répondu : « Oui. »

« Vous n’avez vu que la fin », a-t-il affirmé, précisant qu’il était présent lors de la réunion. « Vous ne voyez pas tout ce qui a mené à cela. »

Il a exhorté Zelensky à « s’excuser d’avoir transformé cette affaire en un fiasco pour lui », l’accusant d’avoir adopté une attitude « antagoniste ».

Lors d’une interview accordée à FOX News, Zelensky n’a pas répondu directement à la question de savoir s’il devait des excuses à Trump et a affirmé ne pas avoir commis de « faute ».

L'échange tendu, qui a duré environ dix minutes, s'est conclu par le départ de Zelensky de la Maison-Blanche sans assister à la cérémonie prévue pour la signature d’un accord sur les minerais stratégiques.

« Je pense que nous devons être très ouverts et honnêtes. Et je ne suis pas sûr d’avoir fait quelque chose de mal », a déclaré Zelensky à Fox News, tout en soulignant son respect pour Trump et le peuple américain.

Évoquant la promesse de campagne de Trump de mettre fin à la guerre en Ukraine, Rubio a déclaré : « Nous avons expliqué très clairement notre plan : nous voulons amener les Russes à la table des négociations et explorer si la paix est possible. »

« Ils comprennent aussi que cet accord, qui devait être signé aujourd’hui, visait à lier économiquement les États-Unis à l’Ukraine, ce qui, comme je l’ai expliqué et comme le président l’a évoqué aujourd’hui, constitue en soi une forme de garantie de sécurité, car nous serions impliqués », a-t-il ajouté.

« Le président a été très clair. Il a fait campagne sur ce sujet. Il essaie de mettre un terme à ce conflit. »

Rubio a accusé Zelensky d’avoir provoqué la confrontation en utilisant sa visite à Washington pour critiquer la stratégie diplomatique de Trump.

« Cet accord aurait pu être signé il y a cinq jours, mais ils ont insisté pour venir à Washington », a-t-il déclaré. « Il aurait dû être clair qu’il ne fallait pas venir ici pour donner des leçons sur l’inefficacité de la diplomatie. Le président Zelensky a choisi cette voie, et cela a abouti à un résultat prévisible. »

Il a également estimé que la réticence de Zelensky à engager des négociations soulevait des doutes sur sa volonté réelle de mettre fin à la guerre.

« On commence à se demander si Zelensky veut vraiment un accord de paix. Il dit que oui, mais peut-être que non », a-t-il suggéré.

Le chef de la diplomatie américaine a aussi critiqué l’absence de stratégie des dirigeants européens pour mettre fin au conflit.

« Un ministre des Affaires étrangères m’a confié, sans que je cite son nom, que selon lui, la guerre devait durer encore un an, jusqu’à ce que la Russie soit tellement affaiblie qu’elle supplie pour la paix », a rapporté Rubio. « Cela signifie encore un an de morts, de destructions et de souffrances. »

« Ce soir, des gens vont mourir en Ukraine », a-t-il conclu. « Nous tentons de mettre un terme à ce conflit, qui est devenu insoutenable. »

* Traduit de l’Anglais par Adama Bamba