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Emplois fictifs des assistants parlementaires du RN : Marine Le Pen fait appel de sa condamnation

- Frappée d’une mesure d’exécution provisoire, sa peine d’inéligibilité ne sera cependant pas suspendue

Feiza Ben Mohamed  | 31.03.2025 - Mıse À Jour : 31.03.2025
Emplois fictifs des assistants parlementaires du RN : Marine Le Pen fait appel de sa condamnation

Provence-Alpes-Cote d Azur

AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Marine Le Pen va faire appel de sa condamnation pour « détournement de fonds publics » prononcée par le tribunal judiciaire de Paris, a annoncé lundi après-midi son avocat, Maître Rodolphe Bosselut.

Dans une déclaration à la presse à la sortie du siège du Rassemblement national (RN) où il avait rejoint sa cliente après le verdict, le conseil s’est dit « consterné de voir que l’un des motifs qui permet de retenir l’exécution provisoire, est l’exercice d’une défense ».

« La présidente a indiqué que parce que madame Le Pen avait exercé les droits de La Défense comme par exemple demander une prescription, il y avait un risque de réitération ou de récidive. C’est totalement et absolument incroyable. Il y a une forme de criminalisation de la défense, que je trouve extrêmement scandaleuse », a-t-il grincé.

Et de poursuivre: « Chacun sait qu’il n’existe pas de recours contre l’exécution provisoire, c’est-à-dire que Marine Le Pen, malgré son appel, ne peut saisir aucune institution, aucun tribunal pour voir suspendre cette exécution provisoire, et c’est là que le bât blesse ».

Selon Rodolphe Bosselut, cette peine prononcée par le tribunal de Paris, est venue porter « un coup à la démocratie ».

Pour rappel, les 25 personnes dont 9 eurodéputés et 12 assistants parlementaires, ont été reconnus coupables de « détournement de fonds publics » et « recel de détournement de fonds publics » dans l’affaire dite des emplois fictifs du Parlement européen.

Les accusés, dont le procès avait démarré fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front national).

Ils étaient jugés pour ces faits signalés en 2015 par le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile.

Le parquet avait requis, mi-novembre, une peine de 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, 5 ans de prison dont 3 avec sursis et 300 000 euros d’amende contre Marine Le Pen.

L’ancienne présidente du RN avait alors dénoncé des réquisitions « outrancières » notamment concernant « l’exécution provisoire » réclamée par les procureurs.

Elle a été condamnée lundi à 4 ans de prison dont 2 ferme avec bracelet électronique, 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire et 100 000 euros d'amende.

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