AA / Oviedo, Espagne / Alyssa McMurtry

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré, mercredi, que "le moment est venu pour les Européens de parler clairement et d'une seule voix" concernant les attaques brutales d'Israël contre la Bande de Gaza.

"Non pas parce que le monde nous regarde ou parce que l'histoire nous jugera, mais parce que des êtres humains souffrent, que de petits enfants souffrent et perdent la vie", a déclaré Sanchez devant le parlement espagnol, assurant que Madrid n'allait pas "rester les bras croisés".

Sous les applaudissements, Pedro Sanchez a également déclaré que les responsables politiques espagnols devront œuvrer à la reconnaissance de l'Etat de Palestine au cours de cette législature, qui a débuté il y a environ un mois.

"L'Europe doit contribuer activement à la recherche d'une solution définitive au conflit et offrir une perspective sérieuse de paix. Cela implique la reconnaissance d'un État palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés de l'État israélien", a-t-il ajouté, précisant que l'UE dans son ensemble devrait reconnaître l'État de Palestine.

Au cours de son allocution, Sanchez a martelé que "les bombardements doivent cesser immédiatement" et que l'aide humanitaire doit pouvoir atteindre "les personnes qui connaissent le froid, la faim et la souffrance".

Tout en condamnant les attaques du Hamas et en appelant à la libération des prisonniers, il a également appelé l'Europe à exiger d'Israël qu'il respecte le droit international.

Certains responsables politiques ont toutefois estimé que les paroles et les actes de Sanchez lors de la session parlementaire n’étaient pas suffisants.

Ione Belarra, présidente du parti Podemos, a appelé Sanchez à utiliser le mot "génocide" lorsqu'il fait référence aux attaques israéliennes sur Gaza. Évoquant les "milliers de personnes brutalement exterminées par l'État d'Israël", Ione Belarra a également qualifié Israël de "menace pour la démocratie dans le monde".

Elle a également demandé au gouvernement de rompre les liens diplomatiques avec Israël et de renoncer au commerce des armes avec ce pays.

Les critiques de Sanchez à l'égard d'Israël ont déjà incité Tel-Aviv à rappeler son ambassadeur en poste à Madrid, mais l'Espagne a jusqu'à présent décidé de ne pas escalader la crise et a maintenu son ambassadeur en Israël.

*Traduit de l'Anglais par Mourad Belhaj