Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Cinq entreprises israéliennes du secteur de la défense ont été interrogées mardi 5 novembre par le correspondant d'Anadolu, lors du salon Euronaval 2024, sur leur potentiel rôle dans la guerre en cours dans la bande de Gaza. Les représentants de ces compagnies ont refusé de répondre aux questions portant sur la situation humanitaire ou leur implication directe ou indirecte dans le conflit, un refus qui s’est accompagné de signes de nervosité chez certains responsables. Le silence des dirigeants face aux questions sensibles sur Gaza a ainsi créé une atmosphère tendue.
- Justification en "off" des actions israéliennes à Gaza
En "off", le représentant d'une société israélienne a tenté de justifier l’offensive militaire dans la bande de Gaza comme une réponse aux attaques du Hamas le 7 octobre. Toutefois, lorsqu’il a été questionné sur le nombre élevé de victimes civiles, constaté par des ONG et des agences des Nations unies, il a discrédité ces sources, remettant en cause leur fiabilité malgré les multiples preuves et témoignages indépendants. Cette posture témoigne de la difficulté pour ces représentants d’aborder publiquement un sujet aussi controversé.
- Polémique autour de la présence israélienne à Euronaval
La présence de l'industrie militaire israélienne au salon s’inscrit dans un contexte sensible. Initialement, le Conseil de défense et de sécurité nationale français avait émis une interdiction de participation pour éviter la promotion de technologies militaires employées dans les guerres à Gaza et dans le sud du Liban. Cette interdiction a cependant été levée partiellement par le tribunal de commerce de Paris, qui a jugé la mesure discriminatoire. Désormais, seules les entreprises dont l'emploi direct d'équipements dans les zones de conflit n'est pas prouvé, sont autorisées à exposer, bien que certains matériels restent interdits.
- Rôle des entreprises israéliennes
Le média israélien i24news souligne les tensions diplomatiques et commerciales suscitées par la présence d'entreprises de défense israéliennes au salon Euronaval. Dans un contexte de guerre à Gaza, i24news rapporte que la France a tenté d’interdire aux compagnies israéliennes ayant un lien avec les opérations militaires à Gaza et au Liban de participer au salon, invoquant des raisons éthiques. Cependant, Israël y a vu une décision partiale, qualifiée de "prétexte fallacieux", puisque, selon le média, « la plupart des compagnies du pays participent directement ou indirectement aux combats ».
- Situation humanitaire à Gaza
Depuis une attaque transfrontalière du Hamas en octobre 2023, Israël poursuit son agression sur la bande de Gaza, malgré une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Depuis, plus de 43 400 personnes ont été tuées, principalement des enfants et des femmes, et plus de 100.000 autres ont été blessées, selon les autorités sanitaires palestiniennes. L'agression israélienne a déplacé la quasi-totalité de la population du territoire dans le cadre d'un blocus permanent qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
Israël a également lancé, depuis le 23 septembre, des frappes aériennes massives et meurtrières à travers le Liban contre ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah, causant le déplacement de plus de 1,34 million de personnes. Israël a également lancé une invasion terrestre au Liban au début du mois.
Le bilan des victimes de l'attaque israélienne contre le Liban depuis le 8 octobre 2023 s’est alourdi à 3 050 morts et 13 658 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
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