EuroPalestine critique vivement le projet de Trump pour Gaza
– Olivia Zémor, présidente de CAPJPO-EuroPalestine qualifie d’« absurde » l’idée de transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient » et dénonce une politique de « répression » envers les défenseurs du droit international.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Olivia Zémor, présidente de l'association CAPJPO-EuroPalestine, a vivement critiqué les déclarations du président américain Donald Trump concernant son projet de reconstruction de Gaza.
Lors d’une interview avec Anadolu, Zémor a qualifié de « ridicule » et « irréaliste » l’idée de transformer Gaza en un lieu de villégiature luxueux, estimant que personne ne pouvait être dupe d’un tel projet. Elle a souligné que même en Israël, les réactions n’étaient pas unanimes. « Yedioth Aharonoth, un journal qui n’est pourtant pas de gauche, a déclaré que le président américain était tombé sur la tête », a-t-elle rappelé.
Selon la présidente d'EuroPalestine, la proposition de Trump de reprendre le contrôle de Gaza pour en faire une destination touristique a suscité une vague de réprobation à l’échelle internationale, y compris chez certains alliés traditionnels des États-Unis. « Des sénateurs américains, comme Chris Murphy et Al Green, ont jugé ce plan insensé », a-t-elle ajouté, pointant du doigt les risques de guerre prolongée au Moyen-Orient.
Olivia Zémor a également insisté sur le rejet unanime du projet par les pays arabes, y compris ceux ayant des relations proches avec Washington. « Même les gouvernements les plus pro-israéliens comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont pris leurs distances », a-t-elle affirmé, en rappelant que la Chine aussi s'était opposée à cette proposition.
La présidente d'EuroPalestine a dénoncé ce qu’elle considère comme une forme de manipulation et de pression exercée sur les dirigeants occidentaux. « Israël, avec ses logiciels d’espionnage, doit posséder des éléments compromettants sur certaines figures politiques et économiques influentes », a-t-elle avancé, en citant Wikileaks et en évoquant des personnalités comme Donald Trump et Elon Musk.
Enfin, elle a dénoncé la répression à l’égard des défenseurs du droit international en France, estimant que ceux qui s’opposent aux politiques israéliennes sont souvent accusés à tort de soutenir le terrorisme. Elle a annoncé que son organisation participerait à une manifestation nationale le samedi 8 février pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, détenu en France depuis 40 ans malgré plusieurs décisions de justice favorables à sa libération. À Paris, le cortège devrait prendre son départ à 14 heures locales de la place de la République.
Pour rappel, le président américain, Donald Trump, a annoncé mardi 4 février lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu à la Maison-Blanche que les États-Unis "vont prendre le contrôle de la Bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec. Nous la posséderons et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes".
Le dirigeant américain, a ajouté que Washington allait "aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits", afin de développer économiquement le territoire et en faire "La Riviera du Moyen-Orient".
Dans une déclaration précédente, le chef d'État américain, avait évoqué un éventuel déplacement de la population palestinienne de la bande de Gaza vers des pays arabes voisins. Les propos de Donald Trump avaient suscité une vague de réactions à travers le monde.