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Expert : Le président français « principale victime » du premier tour des législatives anticipées

- L'alliance centriste soutenue par le président Macron est la « grande perdante » du scrutin de dimanche, estime l'universitaire français Benjamin Morel

Nur Asena Ertürk, Esra Taşkın  | 02.07.2024 - Mıse À Jour : 03.07.2024
Expert : Le président français « principale victime » du premier tour des législatives anticipées

Ankara

AA / Paris / Esra Taskin

Le président français est la « principale victime » du premier tour des élections législatives anticipées de dimanche, a déclaré un expert politique.

Le 9 juin, Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée nationale française et annoncé des élections anticipées, après que le Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite, a remporté plus de 31 % des voix lors des élections européennes, battant ainsi son bloc centriste.

Lors du premier tour des élections anticipées de dimanche, le RN a obtenu près de 30 % des voix, devant la gauche et le bloc centriste soutenu par Macron.

Benjamin Morel, professeur agrégé de droit à l'université Panthéon-Assas Paris II, a déclaré à Anadolu que Macron était la « principale victime » de sa propre décision de dissoudre l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement français.

Le second tour, qui se déroulera le dimanche 7 juillet, pourrait être très décisif, a ajouté Morel, soulignant que les partis politiques sont en train de calculer les moyens de contrer le RN avec le candidat qui a le plus de chances, qu'il soit issu de l'alliance de gauche ou de l'alliance centriste.

« Les électeurs centristes seront les arbitres du second tour », a déclaré Morel.

Selon lui, Macron, qui a perdu sa majorité au parlement, peut désigner qui il veut comme premier ministre.

Décrivant l'alliance centriste comme le « grand perdant » du premier tour, Morel a déclaré : « Nous avons un Emmanuel Macron très, très isolé. Il n'a plus de véritable autorité dans son bloc, ni dans le pays ».

Si le Rassemblement national obtient la majorité au second tour, Macron pourrait procéder à une nouvelle dissolution l'année prochaine, mais cela aurait un impact négatif sur les électeurs de droite, a-t-il déclaré.

Et d’expliquer : « Le Rassemblement national n'a jamais accédé au pouvoir. Ces électeurs sont des personnes déçues et marginalisées. Si vous mettez fin à cette période prématurément, cela pourrait provoquer beaucoup de frustration et de fureur, ce qui ne ferait que renforcer le RN ».

Selon les résultats officiels publiés par le ministère de l'intérieur, le RN a obtenu 29,24 % des voix à lui seul - un taux qui passe à plus de 33,1 % lorsqu'il est associé aux voix recueillies par ses alliés.

Le parti a obtenu à lui seul plus de 9,38 millions de voix, lui assurant ainsi 39 sièges au parlement.

L'alliance de gauche, le Nouveau Front Populaire, a obtenu 27,99 % des suffrages (plus de 8,97 millions de voix) et se place en deuxième position avec 32 sièges.

L'alliance centriste, Ensemble pour la République, soutenue par Macron, s'est classée troisième, avec 20,04 % (plus de 6,42 millions de voix), n'obtenant que deux sièges.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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