Expulsé des États-Unis, l'ambassadeur sud-africain rentre chez lui « sans regrets »
- « Si l'Afrique du Sud n’avait pas saisi la CIJ, Israël ne serait pas exposé, et les Palestiniens n'auraient aucun espoir », déclare Ebrahim Rasool

Istanbul
AA / Istanbul / Mevlut Ozkan
L'ambassadeur sud-africain expulsé des Etats-Unis, Ebrahim Rasool, a déclaré, dimanche, qu'il était rentré chez lui « sans regrets », après son vol de 32 heures entre les Etats-Unis et le Cap, via le Qatar.
Déclarant qu'il aurait préféré venir en Afrique du Sud avec des accords garantis avec les États-Unis, Rasool a déclaré aux Sud-Africains au Cap : « Mais nous ne pouvions pas le faire en laissant les États-Unis choisir qui doivent être nos amis et qui doivent être nos ennemis ».
Rasool a souligné qu’il n’était pas question pour l'Afrique du Sud de « bénéficier » de la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) des États-Unis, en retirant sa plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
« Parce qu'au moment où nous sommes, les bombardements et les tirs se poursuivent, et si l'Afrique du Sud n’avait pas saisi la CIJ, Israël ne serait pas exposé, et les Palestiniens n'auraient aucun espoir », a-t-il ajouté.
Rasool a souligné qu'il ne voulait pas dire que l'Afrique du Sud était anti-américaine ou qu'elle n'avait pas besoin de l'Amérique.
« Même après avoir été déclarés persona non grata, nous continuons à dire que nous devons reconstruire et rétablir nos relations avec l'Amérique », a-t-il déclaré.
Soulignant que l'Afrique du Sud « ne peut adopter l'idée simpliste » selon laquelle « il faut mettre en place un ambassadeur blanc pour un président blanc » aux États-Unis, Rasool a déclaré : « Nous avons une relation que nous devons redéfinir et que nous devons reconstruire ».
La semaine dernière, le Secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré l'ambassadeur d'Afrique du Sud aux États-Unis persona non grata, après que Rasool, lors d'un webinaire organisé par l'Institut sud-africain Mapungubwe pour la réflexion stratégique, a accusé Trump de poursuivre des politiques et des pratiques que l'ambassadeur a caractérisées comme « une réponse suprématiste blanche à la diversité démographique croissante aux États-Unis. »
Cette décision intervient dans un contexte d'escalade des tensions entre Washington et Pretoria. Le mois dernier, Donald Trump a promulgué un décret réduisant l'aide financière des États-Unis à l'Afrique du Sud, en raison de préoccupations liées à sa loi sur l'expropriation des terres, à la plainte pour génocide déposée contre Israël devant la CIJ et à l'approfondissement de ses liens avec l'Iran.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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