AA / Paris / Ümit Dönmez

Le rectorat de l’Académie de Dijon (Côte-d'Or) a suspendu plusieurs enseignants de l’école François Chapuis, à Ciry-le-Noble (Saône-et-Loire), après des accusations portées par des parents d’élèves. Selon leurs témoignages, certains enfants auraient été forcés de servir du café et de masser leurs professeurs, une pratique qui aurait duré plusieurs années.

Cité par la presse locale, le rectorat a précisé que ces suspensions sont "temporaires et conservatoires" afin de "garantir la sérénité de l’enquête en cours". Une cellule d’écoute a été mise en place pour accompagner les élèves, et des enseignants remplaçants seront affectés à l’établissement dès le 10 mars pour assurer la continuité des cours.

- Des témoignages alarmants et une enquête judiciaire ouverte

L’affaire a débuté avec un signalement au parquet de Mâcon, reçu le 7 février, relayant les confidences d’anciens élèves et de parents. L’un des témoignages évoque un "système de tirage au sort" quotidien pour désigner deux enfants devant accomplir ces tâches particulières. "À cet âge-là, ils ne savent pas si c'est bien ou pas", confie la mère d'un ancien élève à France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Face à ces révélations, la procureure de la République de Mâcon, Anne-Lise Furstoss, a ordonné aux gendarmes de contacter toutes les familles concernées. "Plusieurs dizaines d’auditions d’élèves ont déjà eu lieu", précise-t-elle. Toutefois, elle souligne qu’aucune d’entre elles n’a, pour l’instant, mis en évidence un "comportement susceptible de recevoir une qualification pénale". L’enquête, qui porte sur des suspicions d’agression sexuelle et de corruption de mineur, se poursuit.

- Un directeur qui dénonce une "cabale" contre les enseignants

Le directeur de l’établissement réfute catégoriquement ces accusations. "Aucun enseignant n’a jamais demandé quoi que ce soit aux élèves, et encore moins en échange d’images, de bonnes notes ou d’autres avantages", affirme-t-il à France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Il dénonce une "cabale" menée par un "groupe de parents extrêmement virulents" qui, selon lui, s’efforcent depuis plusieurs années de nuire à l’équipe pédagogique. "On nous a accusés de tout et n’importe quoi, même sur notre vie privée", ajoute-t-il.

L’équipe enseignante envisage des poursuites judiciaires pour diffamation, estimant que ces accusations portent gravement atteinte à leur réputation.

L’affaire secoue la petite ville de Ciry-le-Noble, où les avis sont partagés entre indignation et soutien aux professeurs. Certains parents demandent des sanctions exemplaires si les faits sont avérés, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’un emballement médiatique injustifié.