France : 85 points de manifestation d'agriculteurs à travers le pays
- Selon le président des Jeunes agriculteurs Pierrick Horel
France
AA / Tunis / Salim Boussaïd
Quelque 85 points de blocage ou de manifestation d'agriculteurs étaient en cours, partout en France, lundi matin, a annoncé Pierrick Horel, président des Jeunes agriculteurs dans une interview, lundi.
"85 points de manifestation : il y a des endroits où c'est des barrages filtrants (...) Il y a des endroits où ça sera des feux de la colère ; il y a des endroits où ça sera des manifestations devant les préfectures aussi...", a détaillé le dirigeant des Jeunes agriculteurs à RMC, exprimant une "détresse agricole" et un besoin de "refixer le cap".
Ces manifestations d'agriculteurs sont organisées à l'appel du président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Arnaud Rousseau, pour amener le gouvernement à concrétiser ses promesses de mars dernier et surtout pour s'opposer à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Marché commun d'Amérique du sud (Mercosur), source de concurrence déloyale, selon les professionnels du secteur.
"Notre objectif n’est ni de bloquer ni d’affamer la France. Les agris sont attachés à leur liberté et leur indépendance", avait déclaré Rousseau, jeudi dernier.
"L’objectif : faire entendre la voix des agriculteurs européens au moment du G20. Un grand nombre d’Etats-membres sont contre l’importation de produits agricoles qui ne respecteraient pas nos règles. On pourrait aussi parler de l’Ukraine, de la Chine ou des droits de douane avec les Etats Unis", avait-il poursuivi.
Pour tenter de calmer la colère des agriculteurs, le président Macron a déclaré, dimanche, en marge d'une visite en Argentine, que "la France ne signerait pas en l'état" l'accord de libre-échange entre l’Union européenne et les cinq pays du Mercosur, reconnaissant que "les difficultés que vivent nos agriculteurs aujourd'hui n'ont rien à voir avec le Mercosur, puisqu'il n'est même pas encore signé", rappelant des "épizooties", "des récoltes très mauvaises" et "une réglementation trop importante", comme principales sources de difficultés.
Pour rappel, les agriculteurs français avaient lancé un grand mouvement de protestation en janvier dernier, provoquant des blocages et des perturbations sur la quasi-totalité du territoire français.
Ils déploraient, entre-autres, la dégradation de leurs revenus, la hausse des prix des intrants et surtout la concurrence de produits importés d'autres pays ne respectant pas le mêmes normes qu'en Europe, donc pénalisants pour les agriculteurs européens.
Les agriculteurs français et européens s'opposent à la signature d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du marché Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), dont les négociations sont dans un stade avancé.
En réponse à ce mouvement, le gouvernement de Gabriel Attal avait pris, en mars dernier, de nombreuses mesures en faveur des agriculteurs, alors que les syndicats donnaient un délai jusqu'à l'automne courant pour obtenir satisfactions totale des revendications.
Selon la FNSEA, les revendications n'ont été qu'en partie satisfaites.