France / Accélération des expulsions avant la trêve hivernale : le DAL alerte sur une « situation alarmante »
- En 2023, 735 personnes sans domicile fixe sont décédées en France, un record depuis le début du recensement en 2012, selon le collectif Les Morts de la Rue.
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les expulsions locatives se sont multipliées en France à l'approche de la trêve hivernale, qui débute ce 1ᵉʳ novembre, alerte l’association Droit au Logement (DAL) dans un communiqué publié le 28 octobre. Selon le DAL, de nombreuses familles et personnes en grande précarité se retrouvent mises à la rue « sans solution de relogement », illustrant une crise du logement en pleine intensification.
L’association évoque des cas particulièrement préoccupants, comme celui d’une femme de 74 ans expulsée sans alternative d'hébergement. Elle dénonce « une situation alarmante et en hausse », où les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les familles et les individus handicapés, sont touchées de manière disproportionnée.
En 2023, environ 21 500 expulsions avec le concours de la force publique ont eu lieu, un chiffre que le DAL qualifie de symptomatique de « la précarité croissante et de l’absence de logements accessibles » qui frappent la société française. Selon le communiqué, « l’urgence d'une action gouvernementale » se fait sentir plus que jamais pour contrer cette spirale d'expulsions.
Cette crise du logement se double d'une tragédie humaine, comme l’a récemment révélé le Collectif Les Morts de la Rue : en 2023, 735 personnes sans domicile fixe sont décédées en France, un record depuis le début du recensement en 2012. Le collectif précise que « l'âge moyen de décès des personnes recensées est d'environ 49 ans », soit trente ans de moins que la moyenne nationale. Près d’un tiers de ces décès surviennent dans des espaces publics, un autre tiers dans des lieux de soins, ce qui reflète une « difficulté d'accès aux soins ou à être pris en charge en fin de vie ».
Face à cette situation, le DAL demande un « moratoire immédiat sur les expulsions » et plaide pour « des solutions de relogement d’urgence » pour les personnes concernées. Le DAL invite également le gouvernement à augmenter le parc de logements sociaux et à renforcer les dispositifs de protection des locataires.
Dans son communiqué, le DAL appelle à « des actions durables pour garantir le droit au logement » et éviter que de plus en plus de personnes se retrouvent sans abri.