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France : après le gel de ses avoirs, Elias d’Imzalène dénonce "la répression" qui s’abat sur les voix propalestiniennes

- Il entend désormais contester la mesure actée par le gouvernement, devant la justice administrative

Feiza Ben Mohamed  | 20.01.2025 - Mıse À Jour : 20.01.2025
France : après le gel de ses avoirs, Elias d’Imzalène dénonce "la répression" qui s’abat sur les voix propalestiniennes

France

AA / Nice / Feïza Ben Mohamed

Dans un arrêté paru jeudi dernier au Journal Officiel, le gouvernement français a gelé les avoirs du militant propalestinien Elias d’Imzalène, au cœur d'une cabale politico-médiatique depuis plusieurs mois.

Le texte officiel stipule que « les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés» par l’intéressé « font l'objet d'une mesure de gel des avoirs pour une durée de six mois ».

Cette mesure, dont les motifs ne sont pas précisés, intervient un mois après sa condamnation à cinq mois de prison avec sursis pour avoir appelé à mener « l’intifada dans Paris » lors d’une manifestation intervenue à Paris en septembre dernier.

Dans un entretien à Anadolu, Elias d’Imzalène dénonce « l’acharnement » et la « répression » des voix qui s’élèvent « contre ce qui se passe à Gaza ».

« J’ai appris via un article paru dans Le Figaro, qu’il m’était opposé, une mesure administrative liberticide de répression vis-à-vis de mon combat, qui est celui de Gaza, de la liberté et de la justice », relate le militant propalestinien qui rappelle qu’il a fait appel de la condamnation prononcée le 19 décembre dernier par le tribunal judiciaire de Paris pour « provocation publique à la haine ».

Jugeant celle-ci totalement « injuste », il se dit « innocent des faits reprochés » et attend désormais son procès en appel.

De fait, Elias d’Imzalène a décidé d’intenter un recours devant le tribunal administratif pour faire annuler l’arrêté pris par le gouvernement et actant le gel de ses avoirs.

Pour lui, « il ne s’agit pas seulement de se défendre » mais « de montrer à quel point il s’agit d’un acharnement organisé sans preuves grâce à des notes blanches pour essayer de me faire condamner ».

Dans cette affaire, Elias d’Imzalène se dit « déterminé à continuer de défendre le peuple palestinien et dénoncer le génocide à Gaza » et place sa « confiance en (ses) avocats qui sauront faire jaillir la vérité ».

Et de conclure : « Nous sommes du côté de la liberté quand d’autres sont du côté des génocidaires (…). On s’enfonce dans une douce pente de répression de la liberté d’expression mais également du soutien aux militants qui luttent pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

Pour son avocat, Maître Rafik Chekkat, le gel des avoir d’Elias d’Imzalène relève d’une « mesure arbitraire, qui ouvre un précédent dangereux en matière de liberté d'expression ».

Il déplore, lui aussi, le fait qu’alors « qu'une trêve vient d'être signée à Gaza, les soutiens aux droits des palestiniens continuent d'être réprimés en France ».

Pour rappel, Elias d’Imzalène avait été placé en garde à vue fin septembre suite au signalement de son appel à « l’intifada » par le ministre de l’Intérieur démissionnaire de l’époque, Gérald Darmanin.

Condamné à 5 mois de prison avec sursis, il s’était dit « soulagé » et considérait au micro d’Anadolu, que cette peine marquait « une défaite complète des gens qui sont pro-génocidaires ».

En parallèle des procédures qui visent Elias d’Imzalène de nombreux autres voix propalestiniennes sont toujours inquiétées par la justice pour avoir signifié leur soutien à la population gazaoui et dénoncé la politique israélienne.

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