Monde

France : Bilongo défend un geste « humaniste » à l’Assemblée pour rappeler les visages des enfants de Gaza

- Pour le député LFI, brandir les photos d’enfants tués à Gaza était un acte nécessaire face à l’inaction politique.

Ümit Dönmez  | 10.04.2025 - Mıse À Jour : 11.04.2025
France : Bilongo défend un geste « humaniste » à l’Assemblée pour rappeler les visages des enfants de Gaza

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le député de La France Insoumise (LFI), Carlos Martens Bilongo, a défendu mercredi auprès d'Anadolu le geste de son groupe parlementaire, qui avait brandi, la veille à l’Assemblée nationale, des photos d’enfants palestiniens tués à Gaza.

Selon lui, cette action symbolique était une réponse directe au silence ou à l'indifférence d'une partie de la classe politique française face au drame humanitaire en cours. « Trop, c’est trop », a-t-il martelé. « Trop d’enfants, trop de civils sont morts. Et ils ont des visages, ils ont des noms », a-t-il ajouté, rappelant que son collègue Aymeric Caron avait déjà insisté sur cette humanisation des victimes.

Carlos Martens Bilongo estime que ce geste visait à inscrire ces enfants dans les consciences, au-delà des chiffres. « Ces personnes-là existent, ont existé, et elles existeront toujours dans la conscience de leurs proches et dans la conscience des humanistes, peu importe le Parlement du monde », a-t-il déclaré.

Interrogé sur la position de la diplomatie française face à la situation à Gaza, le député insoumis a reconnu un léger infléchissement des propos du président Emmanuel Macron, lors de son récent déplacement en Égypte. « Il a eu des mots un peu plus conscients », a-t-il relevé, même s’il regrette la lenteur de cette prise de conscience. « Il a parlé de ces enfants mutilés, de ces enfants orphelins, il a parlé de ce cauchemar qu’est devenu Gaza », a-t-il précisé.

Carlos Martens Bilongo considère que la France doit impérativement retrouver sa boussole : le droit international et les droits de l’homme. « Nous devons faire vivre cela », a-t-il insisté, rappelant que la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 a vu le jour à l’Assemblée nationale elle-même.

Interpellé enfin sur les révélations de la presse concernant un éventuel survol de l’espace aérien français par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu — visé par un mandat d’arrêt —, le député a été clair : « Si quelqu’un a un mandat d’arrêt dans un de ces pays, le pays qui est signataire du traité de Rome doit arrêter cette personne-là ou tout faire pour que cette personne ne passe pas par l’espace aérien français ».



- Un geste fort dans un contexte de tensions autour de Gaza

Cette interview intervient au lendemain d’une action remarquée des députés LFI à l’Assemblée nationale. Lors d’une séance de questions au gouvernement, ils ont brandi des photos d’enfants palestiniens tués à Gaza, dénonçant les opérations militaires israéliennes. Le député Aymeric Caron a notamment qualifié la situation de « génocide en cours », n’hésitant pas à évoquer des chiffres effrayants et à accuser certains parlementaires de complicité.

Dans le même temps, la diplomatie française semble évoluer. Emmanuel Macron a annoncé que la France pourrait reconnaître officiellement l’État de Palestine en juin prochain, lors d’une conférence internationale co-présidée avec l’Arabie Saoudite. « On doit aller vers une reconnaissance, et donc dans les prochains mois on ira », a déclaré le président français, évoquant un événement prévu à New York.

Reste à savoir si ces évolutions diplomatiques suffiront à répondre à l’urgence humanitaire dénoncée par les députés de gauche. Entre gestes symboliques à Paris et manœuvres diplomatiques internationales, la question palestinienne s’impose désormais au cœur du débat politique français.



- Un bilan humain alarmant et des violations du cessez-le-feu à Gaza

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 1 482 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 50 846 morts depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.

La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.