France : Commémoration des 80 ans du débarquement en Provence, en présence de plusieurs dirigeants africains
- Une partie du programme a été annulée en raison des orages qui frappent le sud-est du pays
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
La France commémore ce jeudi 15 août les 80 ans du débarquement en Provence, mené pendant la Seconde Guerre mondiale à partir du 15 août 1944 par les troupes alliées dans le sud-est de l'Hexagone, deux mois après le débarquement en Normandie.
La cérémonie de commémoration s'est tenue à la nécropole de Boulouris (Département du Var), en présence du président français Emmanuel Macron, ainsi que de plusieurs dirigeants africains, plus de la moitié de l’armée B française étant composée de combattants venus de pays africains colonisés par la France à l’époque.
Cinq présidents africains, à savoir Paul Biya (Cameroun), Faure Gnassingbé (Togo), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Azali Assoumani (Comores) et Brice Oligui Nguema (Gabon), ont assisté à la cérémonie, outre le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, ainsi que nombre de ministres et d'ambassadeurs africains.
Des représentants des alliés (Royaume-Uni, États-Unis, Canada) ainsi que l'ambassadeur d'Allemagne étaient également présents.
"Lorsqu'il s'agit de défendre l'intérêt vital de la nation, tous ceux qui se reconnaissent comme Français ont vocation à être ensemble", a indiqué Emmanuel Macron, lors d'un discours prononcé à l'occasion.
"Officiers de l'Empire ou enfants du Sahara, natifs de la Casamance ou de Madagascar, (...) ils n'étaient pas de la même génération, ils n'étaient pas de la même confession, (...) ils étaient pourtant l'armée de la nation, armée la plus fervente et la plus bigarrée", a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : "Ces hommes s'appelaient François, Boudjema, Harry, Pierre, Niakara (...) un grand nombre d'entre eux, spahis, goumiers, tirailleurs africains, antillais, marsouins du Pacifique, n'avaient jamais foulé le sol de la métropole", avant d'être envoyés participer à la libération de la France.
"La part d'Afrique en France est aussi ce legs qui nous oblige. La France n’oublie rien des sacrifices", a encore déclaré Macron, notant "l'importance de ne rien céder des valeurs de ces batailles, celles pour le droit international, le refus de quelque double standard que ce soit, le droit des peuples à disposer d'eux- mêmes, leur souveraineté, leur intégrité territoriale".
Pour sa part, le président camerounais, Paul Biya, a à son tour mis l'accent sur le rôle de ces soldats venus des ex-colonies françaises. "Il n'y aurait pas eu de victoire alliée sans la contribution des autres peuples, sans les étrangers et autres tirailleurs" africains, a déclaré Biya au nom de toutes les délégations africaines présentes.
"Cette lutte a été menée ensemble, pour défendre les valeurs et les idéaux universels de paix et de justice", a-t-il ajouté, saluant le rôle joué par les "combattants" venus d'Afrique, "héritiers de traditions guerrières immémorables, admirables de courage, d'audace et de loyauté".
A noter que la seconde partie de la cérémonie de ce jeudi a été annulée à la dernière minute, en raison des orages qui frappent le sud-est de la France. "En raison des conditions météorologiques particulièrement dégradées ce jeudi 15 août, l'accueil des chefs d'État et de gouvernement par le Président de la République à bord du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, ainsi que l'évocation historique du Débarquement de Provence à Toulon sont annulés", a annoncé l'Élysée jeudi, peu après 08h00 (heure locale).
Le déjeuner de travail entre Macron et ses hôtes a, par contre, été maintenu à l'issue de la cérémonie internationale à la nécropole de Boulouris.