France : L’imam Mehdi dépose plainte contre Gérald Darmanin
- Après son éviction de la mosquée de Gennevilliers
France
AA/Nice/Feiza Ben Mohamed
L’imam Mehdi, qui officiait occasionnellement à la mosquée de Gennevilliers (région parisienne), dépose plainte contre le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour abus de pouvoir, après que celui-ci a ordonné son éviction du lieu de culte sur la base de motifs fallacieux.
Mehdi Bouzid, également fondateur du média en ligne IslamMag, sera assisté, dans le cadre de cette procédure, par le CCIE (Collectif Contre l’Islamophobie en Europe) et ses avocats Maître Guezguez et Maître El Hamamouchi.
Dans un courrier rendu public par ces derniers et daté du 13 juin dernier, Gérald Darmanin ordonne au préfet des Hauts-de-Seine de convoquer les gérants de la mosquée de Gennevilliers pour « leur demander de se séparer sans délai » de l’imam Mehdi, l’accusant d’avoir tenu des propos qui portent atteinte à l’égalité femmes/hommes.
Le ministre va même jusqu’à demander au préfet du département d’utiliser la loi contre le « séparatisme » pour faire fermer la mosquée « en cas de récidive ».
Les accusations portées par Darmanin sont pourtant infondées et le prêche incriminé reste disponible sur les réseaux sociaux pour le vérifier.
Si l’imam Mehdi pointe effectivement le manque de pudeur de certaines femmes, et rappelle que la religion musulmane exige d’être vêtu de manière décente, il souligne que cette règle est aussi bien valable pour les hommes, écartant toute forme de sexisme.
Pour ces raisons, Maître Guezguez souhaite que « l’honneur de l’imam Mehdi soit rétabli ».
Nombreux sont les responsables de culte, militants associatifs et autres personnalités musulmanes à lui apporter leur soutien en y voyant « une atteinte manifeste au principe de laïcité avec un ministre qui s’arroge un droit d’ingérence dans les affaires du culte musulman ».
Cette affaire est bien entendu à mettre en perspective avec l’adoption, vendredi, de la loi contre un prétendu « séparatisme », qui permettra justement aux préfets d’acter la fermeture de lieux de culte, sur la base de ce qu’ils estimeront être des « dérives », sans aucun contrôle d’un juge.
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