France : La présidente de l’université Lyon-II menacée de mort
- Isabelle von Bueltzingsloewen a dénoncé les ‘’paroles affligeantes’’ du maître de conférences Fabrice Balanche qui avait fustigé ‘’l’islamo-gauchisme’’ qui sévit selon lui à Lyon-II après qu’un de ses cours eut été interrompu

France
AA / Tunis / Majdi Ismail
Une enquête a été ouverte sur des menaces de mort à l’encontre de la présidente de l’université Lyon-II, Isabelle von Bueltzingsloewen, a fait savoir le parquet de Lyon, lundi 21 avril, cité par Le Monde.
L’enquête a été ouverte sur les chefs de ‘’menace de mort sur personne chargée d’une mission de service public et harcèlement en ligne’’, a précisé le parquet qui ajoute qu’elle a été confiée aux policiers de la division de criminalité territoriale (DCT).
L’université Lyon-II est au cœur d’une vive polémique depuis l’interruption d’un cours par une quinzaine d’étudiants militants au début d’avril.
Le 1er avril, un groupe d’étudiants cagoulés, s’est introduit en plein cours du géographe Fabrice Balanche, spécialiste de l’Irak et de la Syrie. Le maître de conférences a été traité de ‘’raciste’’, de ‘’sioniste’’ et de ‘’pro-Assad’’. Celui-ci avait mis fin à son exposé et quitté l’amphithéâtre, rapporte Le Monde.
Le ministère de l’éducation avait réagi à cet incident en dénonçant une situation ‘’absolument inacceptable’’. L’université avait accordé une protection fonctionnelle à Fabrice Balanche et effectué un signalement au parquet, qui avait ouvert une enquête pour ‘’entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant’’.
Après cet incident, Fabrice Balanche a été interrogé dans de nombreux médias, dont CNews, Europe 1, BFM-TV, RMC, France 3, Lyon Capitale ou encore TF1.
Au cours d’une interview sur CNews, le 4 avril, le maître de conférences a notamment estimé ‘’être dans le collimateur d’un groupe d’islamo-gauchistes plus islamistes que gauchistes’’.
Dans un entretien au journal local Tribune de Lyon, la présidente de l’université, Isabelle von Bueltzingsloewen, a dénoncé des ‘’faits intolérables’’ et la ‘’ligne rouge franchie’’ par les militants.
Cependant elle a aussi regretté ‘’l’emballement médiatique disproportionné’’ autour de l’affaire et a épinglé les ‘’paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université’’ prononcées par Fabrice Balanche, qui a aussi dénoncé dans de nombreux médias ‘’l’islamo-gauchisme‘’ qui a touché, selon lui, Lyon-II.
À la suite de cet article, les prises de position en faveur ou contre la présidente de l’université se sont multipliées. Le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke, et son prédécesseur devenu conseiller spécial, Laurent Wauquiez, ont qualifié la réaction d’Isabelle von Bueltzingsloewen ‘’inadmissible’’ et demandé au ministre de l’Enseignement supérieur une mission d’inspection sur ‘’les dérives préoccupantes’’ au sein de Lyon-II.
‘’Nous considérons que ce n’est pas à l’université de baisser les bras face à ceux qui s’en prennent aux valeurs de la République, alors que l’université subit le double assaut de l’islamisme et de l’extrême gauche’’, ont-ils indiqué.
L’association France Universités, qui regroupe des dirigeants d’établissements, a apporté son soutien à la présidente de l’université Lyon-II, ‘’victime d’une polémique inacceptable et stérile sur les fantasmes de l’“islamo-gauchisme’’ et du “wokisme” à l’université’’. France Universités a exprime par voie d’un communiqué son refus ‘’que les universités soient, une fois de plus, caricaturées et instrumentalisées à des fins politiciennes’’.