
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le gouvernement français veut cibler les colis de l'ultra-fast fashion chinoise qui représentent un "flux de marchandises considérable", a indiqué dimanche le ministre français de l’Économie et des Finances, Éric Lombard.
"Ces envois concurrencent directement nos entreprises et nos commerçants. Certains produits ne sont pas conformes aux normes européennes et les personnes qui les fabriquent travaillent dans des conditions incompatibles avec nos valeurs", a indiqué le ministre dans un entretien accordé au journal La Tribune Dimanche.
"C'est aussi une aberration écologique", accuse encore Éric Lombard, notant que "rien qu'à destination du marché européen, ce sont 600 avions gros-porteurs qui s'envolent chaque nuit depuis la Chine".
"Nous nous mobilisons en France comme en Europe", a affirmé Lombard, appelant à "endiguer ce phénomène" et signalant "400 millions d'objets expédiés l'an dernier", un chiffre qui grimpe à "près de 800 millions" cette année.
Le ministre de l’Économie et des Finances parlait des petits colis d'ultra-fast fashion, des vêtements et accessoires à prix cassé produits notamment par les géants chinois Temu et Shein. Il a annoncé une prise de parole "sur cette question" le 29 avril courant, "pour alerter l'opinion mais aussi pour annoncer des mesures".
Depuis 2010, les paquets d'une valeur de moins de 150 euros envoyés depuis un pays tiers dans l'Union européenne (UE) échappent aux taxes douanières.
Dès février, la Commission européenne avait appelé à accélérer une réforme douanière pour revenir sur cette exonération.
Au début du mois d'avril, le président américain, Donald Trump, avait fait bondir les droits de douane américains sur les petits colis envoyés depuis la Chine.