France : les agriculteurs de Haute-Garonne appellent à des mobilisations cantonales, mercredi 16 octobre
- Cet appel à la mobilisation a été initié par les Jeunes agriculteurs 31 et la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) en Haute-Garonne.
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AA / Tunis / Salim Boussaïd
Les agriculteurs de Haute-Garonne (sud-ouest de la France) a appelé à une reprise des "mobilisations cantonales", mercredi 16 octobre à 21h, pour défendre leur métier et amener le gouvernement à mettre en œuvre certaines revendications non encore satisfaites.
Cet appel à la mobilisation a été initié par les Jeunes agriculteurs 31 et la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) en Haute-Garonne.
"Les Jeunes Agriculteurs 31 et Fdsea Haute-Garonne appellent à des mobilisations cantonales pour défendre notre métier et l'avenir de nos exploitations. Malgré les manifestations du début d'année, nous attendons encore des annonces rapides, efficaces et dimensionnées de la part du nouveau gouvernement !", ont-ils partagé sur les réseaux sociaux.
"Malgré nos mobilisations du début d'année, le nouveau gouvernement continue de nous mener en bateau !", peut-on lire sur une affiche émise à cette occasion.
"Les agriculteurs sont inquiets pour le futur de l'agriculture française. On ne sait pas où l'on va", ont-ils justifié.
"Pour nous faire entendre, mobilisons-nous !", ont-ils lancé.
Selon la presse française, l'action du 16 octobre consistera à retourner et à bâcher les panneaux à l'entrée des communes, comme c'était le cas, il y a environ une année.
- Loi de finances 2025
Cette mobilisation des agriculteurs intervient à quelques jours de l'examen du projet de la loi de finances par l'Assemblée nationale, à partir du 21 octobre.
Les syndicats agricoles ont exprimé, dans un communiqué en date du 11 octobre, leur satisfaction de voir certaines revendications inscrites dans le projet de la loi de finances 2025 tout en déplorant que certaines autres revendications n'ont pas été prises en compte.
"Jeunes Agriculteurs et la FNSEA sont satisfaits de voir leurs propositions sur la compétitivité reprises dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025, conformément aux engagements du Gouvernement. Ils déplorent néanmoins que les engagements pris pour assurer le renouvellement des générations, indispensables pourtant face au défi démographique, soient laissés en suspens", ont-ils écrit dans le communiqué.
"Jeunes Agriculteurs et la FNSEA appellent les parlementaires à compléter avec ambition la loi sur ce point", ont-ils plaidé.
Parmi les revendications déjà satisfaites, les agriculteurs citent "les dispositions concernant notamment la fiscalité du gazole non routier (GNR), la mesure favorisant la croissance de l’élevage bovin acceptée sur ses volets fiscaux et sociaux, la baisse de la Taxe sur le Foncier Non-Bâti (TFNB) ou encore l’amélioration du dispositif d’Epargne de Précaution (DEP)".
En revanche, ils "dénoncent que certains engagements de l’Etat soient écartés de ce projet de loi".
"C’est le cas de l’Accompagnement à l’Installation-Transmission en Agriculture (AITA), qui ne bénéficie pas de la revalorisation budgétaire (augmentation de l’enveloppe de 13 à 20 millions d’euros) pourtant décidée ce printemps, ou de la mesure ambitieuse pour l’accompagnement des cédants et la transmission des exploitations à des jeunes qui devait s’appuyer sur le rapport IGF/CGAAER de février 2024 dont les conclusions n’ont jamais été présentées", détaille le communiqué.
"Le rétropédalage du Gouvernement est irresponsable. Nous attendons que les promesses soient tenues !", ont-ils lancé.
Le gouvernement de Michel Barnier n'a pas encore réagi à ces revendications.
Pour rappel, la Haute-Garonne avait joué le rôle de pionnier dans les manifestations agricoles de janvier dernier, avant que le mouvement ne s'étende sur tout le territoire français, provoquant des blocages routiers et autoroutiers, voire, la paralysie ponctuelle de certaines grandes villes, les agriculteurs déplorant une concurrence déloyale de produits importés, une hausse des prix des facteurs de production et une dégradation de leurs revenus.
Le gouvernement de Gabriel Attal avait pris, en mars, de nombreuses mesures pour atténuer la crise, alors que les syndicats donnaient un délai jusqu'à l'automne courant pour obtenir satisfactions totale des revendications.