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France : l'influenceur algérien Doualemn condamné à 5 mois de prison avec sursis

- Après avoir provoqué une onde de choc entre Paris et Alger

Ekip  | 06.03.2025 - Mıse À Jour : 06.03.2025
France : l'influenceur algérien Doualemn condamné à 5 mois de prison avec sursis

France

AA / Tunis / Salim Boussaïd

L'influenceur algérien Boualemn Naman, alias Doualemn, a été condamné par le tribunal correctionnel de Montpellier, jeudi, à 5 mois de prison avec sursis, selon une information rapportée par la presse française.

Il était poursuivi pour "provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit", suite à une vidéo considérée au départ comme incitation à la haine.

Le procès de cet influenceur de 59 ans, fort d'une audience de plus de 168 000 personnes sur le réseau social Tiktok, faisait suite à un signalement du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, qui l’accusait d’avoir appelé à tuer un opposant algérien et du Préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch.

L'affaire dite "Doualemn" a provoqué une onde de choc entre Paris et Alger.

En effet, après lui avoir retiré son titre de séjour en vertu d’une procédure d’urgence, le ministère français de l’Intérieur dirigé par Bruno Retailleau a procédé à son expulsion vers l’Algérie, qui l’a refoulé vers la France, considérant que l'administration française n’avait pas respecté le cadre légal exigé en de telles circonstances.

Placé, suite à son refoulement, dans un Centre de rétention administrative (CRA), Doualemn a finalement été libéré après que la justice administrative a suspendu son expulsion, puis annulé son obligation de quitter le territoire français (OQTF), demandant aux autorités de réexaminer sa situation.

Dans la foulée, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait évoqué des mesures de rétorsion si Alger « continue l’escalade ».

Dans un entretien sur LCI, il s’était dit « stupéfait » par le refus de l’Algérie de reprendre l’influenceur. Parmi les options évoquées figuraient une révision des quotas de visas, une réduction de l’aide au développement ou des ajustements dans la coopération bilatérale.

« La France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter si cette posture persiste » avait-il mis en garde.

De son côté, Bruno Retailleau avait vivement critiqué la décision des autorités algériennes de refuser l’entrée de Doualemn, estimant que « l’Algérie cherche à humilier la France » et qualifiant cette situation de « seuil extrêmement inquiétant ».

En réaction, la diplomatie algérienne avait, dans un communiqué, dénoncé avec fermeté ce qu’elle avait qualifié de « campagne de désinformation » menée par certains courants politiques en France, notamment l’extrême droite, à l’encontre de l’Algérie.

« L’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation », avait affirmé la diplomatie algérienne qui accuse « l’extrême-droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français » de mener « une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l'Algérie ».

Jugeant « arbitraire et abusive » l’expulsion de « Doualemn », la diplomatie algérienne considérait qu’elle « a fourni à cette partie nostalgique de la France l'occasion de donner libre cours à ses règlements de compte historiques avec l'Algérie souveraine et indépendante ».

« Cette occasion a été bien mal-choisie. En effet, le ressortissant objet de l'expulsion vit en France depuis 36 ans. Il y dispose d'un permis de séjour depuis 15 ans. Il est père de deux enfants nés de son union avec une ressortissante française. Enfin, il est socialement intégré dans la mesure où il exerce un emploi stable depuis 15 ans » poursuivait le communiqué de presse.

Selon la même source, « l’extrême droite, haineuse et revancharde, mène, à travers ses soutiens dans le gouvernement français, une campagne de désinformation contre l’Algérie ».

Le Quai d'Orsay avait répliqué à ces déclarations, via son porte-parole Christophe Lemoine.

« Depuis quelque temps, les autorités algériennes ont adopté une attitude assez hostile vis-à-vis de la France » avait-il déclaré sur France Info.

« C'est une réflexion qui est en cours entre le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, et tout particulièrement son ministre Jean-Noël Barrot, et le ministère de l’Intérieur », avait-il conclu.

Et l'affaire de prendre une plus grande ampleur, avec la remise en question par le Premier ministre François Bayrou, de l'accord bilatéral de 1968 régissant la migration entre les deux pays, ce qui a nécessité l'intervention du président Macron pour recadrer ses ministres, appelant à "engager un dialogue exigeant et respectueux".

"C’est ensemble que l’on peut faire des choses intelligentes pour les deux côtés", a-t-il noté.

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